Occupant une position stratégique à 1326 mètres d’altitude, la ville haute de Briançon, juchée sur un piton rocheux, s’impose comme un site unique de fortification de montagne. Cette citadelle, perchée au-dessus de la haute vallée de la Durance, est entourée de hautes montagnes. Petite sélection de photos prises cet hiver, sous une bonne épaisseur de neige, un vrai paysage de carte postale !
La situation stratégique de Briançon, à deux pas de l'Italie, et au carrefour de cinq vallées des Hautes Alpes lui impose un important système fortifié pour assurer la défense de la ville. Enserrée dans des remparts projetés par Vauban, elle est couronnée par des forts d’altitude la rendant imprenable.
Ce site majestueux, et imposant, permet de comprendre le génie d’adaptation dont a fait preuve le célèbre ingénieur militaire de Louis XIV. Bien qu’une importante partie de ces ouvrages ait été exécutée après sa mort, leur réalisation s’est faite selon ses principes jusqu’en 1734.
Ces fortifications de Vauban sont inscrites sur la liste du Patrimoine mondial depuis 2008. Sept ouvrages situés sur la commune ont eu le privilège d’obtenir cette reconnaissance, au regard de leur authenticité, de leur état de conservation, de leur représentativité et de la politique de mise en valeur dont ils font l’objet.
L’enceinte urbaine et les aménagements intra-muros : la collégiale, la place d’Armes et les deux poudrières.
La Place d'Armes
Cet ensemble, projeté par Vauban lors de ses passages à Briançon en 1692 et en 1700, fut réalisé pour améliorer la défense de la ville à la suite des incursions du duc de Savoie.
La ville est protégée par une enceinte bastionnée, formée de deux bastions, une demi-lune, une faussebraie, de profonds fossés, un chemin-couvert et un glacis.
Elle ferme la ville depuis la porte de Pignerol jusqu’à la porte d’Embrun. Le front sud-est est naturellement protégé par la gorge de la Durance, à laquelle on accède par la porte du même nom.
Entouré de toutes parts de hauteurs dominantes, ce dispositif a été complété par une barrière comprenant les forts des Salettes, des Trois Têtes, du Randouillet, d’Anjou, Dauphin et la redoute du Point du Jour, reliés entre eux par deux ouvrages de liaison, le pont d’Asfeld et la Communication Y.
Le fort du Château :
Le fort du Château, a été reconstruit au XIXème siècle, sur les bases du château médiéval. Celui-ci comporte encore un magasin à poudre doté de voûtes et de contreforts, une caserne, des plateformes et des abris souterrains. C’est l’un des incontournables d’une visite de Briançon.
Le fort des Salettes :
Ce fort a été envisagé par Vauban dès 1692, pour occuper le replat du Poët, dominant dangereusement la ville. Sa réalisation, à partir de 1709, fut guidée par les plans établis de son vivant.
Le pont d’Asfeld :
Véritable ouvrage d’art, alliant prouesse technique et esthétique, ce pont a été construit afin d’assurer la liaison entre la ville haute et les forts situés sur la rive gauche de la Durance.
Le fort des Trois Têtes :
Pivot du système défensif de Briançon, ce fort imposant a remplacé à partir de 1721 le camp retranché sur le plateau des Trois Têtes, jugé si important par Vauban pour la défense de la ville.
Le fort Dauphin :
Conçue comme sentinelle avancée de la chaîne de fortifications, cette position assurait le croisement des feux avec le fort des Salettes afin d’interdire l’accès à la ville depuis le chemin du Piémont.
Le fort du Randouillet :
Situé sur une position plus étroite et escarpée que les autres ouvrages, ce fort se développe sur trois plates-formes. Son rôle principal était d’empêcher une attaque de l’assaillant depuis les crêtes. Le nom du fort provient des hirondelles qui y nichaient, et qui sont appelées les randouilles dans les Alpes du Sud.
La communication Y :
Ouvrage atypique dans l’histoire de la fortification, ce passage couvert avait une double fonction : assurer la communication du fort des Trois Têtes avec celui du Randouillet tout en barrant le vallon de Fontchristiane.
Cette adaptation totale au site, avec un étagement des défenses, a créé un paysage fortifié exceptionnel, qui justifie que les fortifications de Vauban à Briançon trouvent en juillet 2008 leur place sur « le toit du monde ». 😉
Merci pour cette page très instructive.
Bonne journée, bises