Sur la route des châteaux, toujours dans la région de la Castille et Léon, nous nous arrêterons dans la charmante ville de Coca, pour admirer l'imposante forteresse, espagnole, dont les guides font l'éloge de sa splendeur !
Fondée par la famille Al Belmeliani, descendants des Nasrides de Grenade, ce château est situé dans la province de Ségovie. C'est un exceptionnel témoignage de l'architecture militaire de style gothique mudéjar espagnol. Situé près de la rivière Voltoya, c'est l'une des rares forteresses espagnoles, non placées sur une colline, mais sur une pente assez raide.
Sa construction, attribuée aux maîtres d'œuvre sévillans, a été réalisée au XVe siècle, principalement en brique. Utilisée non seulement comme matériau de construction, mais aussi comme élément décoratif ; la pierre calcaire apparaît dans les meurtrières, les colonnes de la cour d'armes et d'autres éléments décoratifs.
Son système défensif se compose de trois parties : un fossé profond, et deux enceintes entourées de murailles, avec tourelles. Nous en ferons le tour par un chemin de ronde. La couleur rougeâtre des briques, et des formes, font de ce bâtiment défensif une forteresse vraiment originale et surprenante !
En 1931 il est déclaré Monument historique national, et en 1954, il a été cédé au ministère de l'Agriculture, avant d'être restauré entre 1956 et 1958 pour héberger l'école d'agronomes, excellente façon d'exploiter, et de maintenir en bon état ce monument exceptionnel.
Une oeuvre de cette taille, dans une si petite ville, et construite uniquement en petites briques rouges, est pour le moins époustouflant. Cela a dû représenter un travail titanesque à l'époque !
Etant arrivés pendant midi, nous nous contenterons de l'admirer de l'extérieur. Nous ne le visiterons pas à l'intérieur du château, car il fallait attendre 16 h, pour les visites de l'après midi, comme presque pour tous les monuments en Espagne. Même ceux qui ne connaissent rien de l’Espagne, ont certainement déjà entendu parler de la sieste dans le courant de l’après-midi.
Inimaginable dans notre pays, pour les espagnols la chose la plus normale au monde. Cette coutume vient de la campagne et surtout en été à cause de la chaleur.
Durant les heures du midi, surtout en été, les températures peuvent s’élever au-dessus des 40°C. La chaleur rend le travail et l’école presque impossible. Les magasins, et entreprises, ouvrent leurs portes à 10 heures du matin et ferment entre 14.30 et 17.00 heures. Et après la sieste ils ouvrent à nouveau vers 17.30 heures jusque parfois tard le soir.
Ne manquez pas de découvrir, tout proche, la Tour mudéjar de San Nicolás, lors de votre passage à Coca.
En sortant de Coca, nous avons pu voir de près, dans les forêts environnantes, comment on extrait de la résine de pin en forêt. Abandonné depuis de longues dates, le retour de l’exploitation de la résine est une aubaine pour les régions dépeuplées de la Castille et Léon. Elle attire de nouveaux habitants et aide à entretenir les pinèdes contre des risques d’incendie. Grâce au renouveau de l’exploitation de la gemme, les campagnes, en Castille-et- León, commencent à se repeupler.
Après un long passage à vide, l’activité d’extraction de la résine est en pleine renaissance et on manque de bras pour inciser les pins, pratiquer la saignée et recueillir le goutte-à-goutte de la gemme, cette résine brute qui coule dans les pots fixés aux troncs. Les pinèdes sont à nouveau en activité dans la péninsule ibérique, grâce aux efforts d’exploitants obstinés, et des maires qui se sont battus pour réactiver la production dans leurs localités et faire renaître les villages.
La résine naturelle, à nouveau extraite des troncs des pins, profite de la montée des prix sur les marchés. Sa distillation permet d'obtenir de l'essence de térébenthine ou de la colophane, entrant dans la composition de nombreux produits, notamment dans la cosmétique, la chimie (adhésifs, encres d'imprimerie, peintures et revêtements), la pharmacie, les soins de santé, l’industrie alimentaire, les arômes et parfums, l’agriculture, etc.
Ce sont plusieurs centaines d’emplois qui ont été créés, tant au niveau de l’usine, que sur le terrain, avec les « resineros » avec des revenus leur permettant de vivre dignement. Ces derniers bénéficient d’un prix qui a doublé pour atteindre 1 euro le kilo. Aujourd’hui, on compte plus de 2.000 résiniers dans les forêts de pins en Castille-et- León.
Les différentes communes concernées ne comptent pas en rester là. Cette nouvelle dynamique autour de la résine devrait permettre de développer des activités complémentaires autour du tourisme vert, dans une région fortement dépeuplée par l'exode rural.
Vous raffolez des villages et châteaux pittoresques ? Ceux qui vous donnent l’impression de voyager dans le temps, et de vous plonger vraiment dans la culture locale, venez visiter la Castille-et-Léon, une région qui mérite d'être plus connue ! Bon week-end @ tous, et merci pour vos commentaires qui me font toujours plaisir !
Visiter l'intérieur doit être passionnant...
Intéressant aussi ton sujet sur l'extraction de la résine.
Mon homme étant Landais, il a connu le métier de résinier par ses parents. J'ai ainsi pu en savoir un peu plus sur ce métier.
Le gemmage qui avait cessé dans les années 80 a repris il y a quelques années à priori...
Bonne soirée.
Gros bisous