Bonjour à tous, nous allons prendre un peu d'altitude aujourd'hui, en grimpant à l'étonnant col de l'Izoard, et la Casse déserte. Je dois l'avouer c'est mon col préféré, je vous dis pourquoi dans cet article ! 🙂
Ce n'est pas vers un endroit verdoyant, et reposant que je vous conduis. C'est donc vers un endroit très inhospitalier mais que certains, cyclistes confirmés ou amateurs du Tour de France, connaissent déjà : le versant sud du Col d'Izoard. Il se situe donc dans les Hautes Alpes et permet de passer du Briançonnais au massif du Queyras.
Son altitude, 2361m exactement, le rend impraticable pendant 6 longs mois par an. Ce col est, depuis le Briançonnais, la porte du Queyras.
Du haut du Col, vous aurez une belle vue sur les montagnes environnantes : Le Queyras et l'Ubaye, à commencer par la vallée d'Arvieux, Le massif des Ecrins et le Pelvoux, Les Alpes Suisses et la Savoie (Mont-Blanc).
Il a acquis sa notoriété grâce au Tour de France (un sommet labellisé Route du Tour), mais pas que, et il est inscrit à la "Route des Grandes Alpes".
Tous les adeptes du Tour de France cycliste connaissent bien sûr car fréquemment emprunté.
qui l'a déjà mis 33 fois au programme de son circuit, lui donne chaque année une nouvelle notoriété, très méritée. En 2019, le tour de France est encore passé au sommet du col d'Izoard.
De nombreux coureurs cyclistes célèbres s'y sont illustrés en le franchissant en tête du peloton comme Jean ROBIC en 1947. C'est Louison BOBET qui a laissé la plus forte empreinte des coureurs français en passant 4 fois en tête. Bernard Thévénet est le dernier français vainqueur de ce col, c'était en 1975.
Une stèle à la mémoire de Louison BOBET et Fausto COPPI est érigée près du sommet et régulièrement fleurie pour célèbrer leurs exploits. Les pentes atteignent 11% de dénivelé par endroits.
C'est son versant méridional, la Casse Déserte, qui est le plus étonnant à voir ! Le contraste en aval n'en n'est que plus saisissant. Sec et rocailleux, ce paysage lunaire et désertique, ne laisse personne indifférent !
Des crêtes rocheuses surgissent des éboulis. D'imposants monolithes subsistent par endroits.
Au-dessus de ce cirque linaire, hérissé de cheminées de fées (vestiges de fortes érosions) se succèdent des steppes, des forêts, des tapis floraux.
Cet environnement minéral très atypique résulte de la nature des roches présentes : le gypse (on en fait le plâtre) et les cargneules (jaunes et orangées).
Au cours de la formation des Alpes, les couches calcaires reposant au fond de la Téthys et datant du Trias (250 millions d'années) et du Crétacé (140 millions d'années) se sont inversées.
En glissant l'une sur l'autre, il y a 40 millions d'années, les calcaires ont été broyés donnant naissance à ces roches peu compactées et friables.
Les eaux riches en sulfate ont ensuite dissous les calcaires triasiques et les ions en solution ont précipité pour former un ciment qui consolide ces roches.
L'ouverture de cette voie de communication entre le Queyras et le Briançonnais a permis de faciliter le passage des villages du Queyras avec les massifs voisins français. En effet, jusque là, il était plus facile de passer en Italie par le col d'Agnel, que de venir à Briançon la voisine .
Le versant nord est moins rocailleux. On découvre rapidement le refuge Napoléon. Le Refuge Napoléon du Col d'Izoard est l'un des 6 refuges construits sous Napoléon III grâce au leg de Napoléon Ier, pour y accueillir les malheureux surpris par la tourmente, ou arrêtés par les avalanches.
Ces Refuges furent construits sur les principaux cols des Hautes-Alpes. Aujourd'hui il n'en reste plus que quatre, dont le Refuge du Col d'Izoard, qui est le plus haut des 6 refuges (2290 mètres d'altitude).
On entre ensuite dans une jolie forêt dense de mélèzes. La différence de paysage entre les deux côtés du col est frappante, verte et boisée au nord, sèche et rocailleuse au sud.
La route du col D902 est fermée à la circulation dès les premières neige (fin octobre). Il est alors réservé aux fondeurs et passionnés de rando en raquette ou ski de randonnée. Elle est rouverte à la circulation au printemps (mi-mai), donnant le feu vert aux cyclistes, motards et voitures et permettant aux queyrassins de gagner quelques minutes pour se rendre à Briançon (au lieu de faire un détour par le bas, à savoir par Guillestre).
Au pied du mythique col de l’Izoard, Cervières est un petit village resté authentique où les activités agricoles font partie du quotidien des habitants.
Le village au Moyen-âge était implanté sur les hauteurs, puis se déplaça vers la rive gauche de la Cerveyrette. En 1944 des bombardements ont détruit une grande partie du bourg, mais on peut encore en voir un ancien quartier au bord de la rive droite où village a été reconstruit avec des maisons plus vastes et espacées.
Cervières, c’est aussi une station de ski de fond où, grâce à son altitude, l’enneigement est de première qualité et offre 2 sites exceptionnels.
Ce jour là nous avons pu admirer de belles voitures de courses, sur le parking du restaurant de Cervières. Ces belles sportives traversent les Grandes Alpes et les cols les plus emblématiques de nos montagnes !
686 km à travers les plus belles routes de l'Hexagone, entre Nice, et Chamonix. Ces bolides, forts de leur puissance, et de leurs performances, passeront par les passages des cols de la Bonnette, de Vars, de l'Iseran, l'Izoard, le Galibier, le Lautaret, et le col des Prés...
Le col de l'Izaord est indéniablement un grand site, ce n'est pas pour rien qu'il est situé sur l'itinéraire de la Route des Grandes Alpes ! Un vrai coup de coeur !
J’espère que vous avez aimé cet article, si c’est le cas, n’hésitez pas à me laisser un commentaire, c’est la meilleure façon de m’encourager à continuer d’écrire des articles.
Belle journée @ tous !