Après notre passage dans les Alpes, nous ferons une étape dans le Jura. Les environs de Saint Claude, capitale de la pipe de bruyère, se caractérisent par une abondance de gorges torrentueuses, de crêtes étranges et de cirques majestueux.
Cette randonnée assez sportive, dans le cirque de Vaucluse, invite à découvrir quelques-uns de ces joyaux : les Gorges de l'Abîme. Au pied du cirque, plusieurs sources alimentent le torrent, dont le puits appelé “trou de l’abîme” fait pas moins de 45 mètres de profondeur.
Pour celles et ceux qui ont l'habitude de suivre mes reportages, vous pouvez classer cet endroit comme une curiosité, des plus insolites.
Accès : Depuis St-Claude, prendre la direction de Longchaumois / Morez par la D69. Le parking du départ de ce circuit est situé à côté du pont du Diable. S’il n’y a pas de place, (10 voitures maximum), se garer sur le parking plus grand le long de la D69, 700m avant en direction de St-Claude.
Au pont du Diable subsiste les ruines d'une ancienne scierie qui prenait la rivière et lui imposait le joug de ses roues à augets à la sortie de la gorge, au dessus de la Cascade des Combes où l'eau se déverse. La roue, au milieu du parking, est la conduite forcée et témoigne des méthodes d'exploitation du bois au siècle dernier.
L'eau est conduite par un canal d'amenée, appelé le bief. La roue élève l'eau aux trois quarts de son diamètre qui entraîne le mécanisme de la scie. La roue tourne par le seul poids de l'eau contenue dans les augets.
Voilà ce que disait Lamartine en 1815 : "Le vallon de Saint-Claude..., avec les falaises grises de ses rochers, a une profondeur, des tourments, des anfractuosités, des abîmes, des vertiges, qui fascinent les yeux" . Bernard Clavel puisa l'inspiration de ses romans montagnards dans cette région, mais aussi Marcel Aymé, auteur des Célèbres "Contes du Chat perché".
Ce paysage intimiste, caché, recèle des trésors de curiosités naturelles. Guidée par ce passage étroit que sont les gorges, nous nous aventurons sur d'étroites passerelles.
Les Gorges de l'Abîme ont été creusée par le torrent qui s'appelle l'Abîme. Le cours de l'Abîme est coupé par des rapides et des cascades dont la plus grande et la plus remarquable est celle de la Combe, qui s'épanouit en éventail, avec une chute de 6 mètres de hauteur. (prochain reportage).
L'atmosphère qui règne dans ce lieu étrange, avec la brume matinale qui enveloppe d'un voile la nature, est fantasmagorique !
On a l'impression de s'enfoncer dans les ténèbres, un environnement hostile, par endroit l'obscurité est totale. Parfois le soleil darde de ses rayons d'or le lit du ruisseau.
Il est midi et le soleil rend transparentes les feuilles ciselées des fougères, il joue de leurs nuances.
Tandis que le fond des gorges ressemble à un chaudron bouillonnant par le lavis des brumes, le torrent, parfois très vif, coule de pierre en pierre, ruisselle et glisse pour suivre son cours.
Le murmure de l'eau berce nos pas.
L'air est brouillé et se confond à l'odeur du bois mouillé. Nous traversons ce trou de verdure où les branches moussues, en haillons, s'entremêlent.
Charme, frênes, tilleuls, érables, saules, ormes sont recouverts d'épais manteaux de mousses qui déouglinent de leur tronc.La mousse habille les branches de ces arbres morts, et forme des filets posés là, langoureusement.
Nous admirons, du haut des passerelles quelques bassins en formation, appelé plus communément "Marmitte de Géant"
La légende :
Une légende raconte qu’en 1853, un certain Jean Reffay habitant des environs, parti couper du bois chuta dans le trou de l’abîme avec son attelage et ces bœufs, tout fût englouti et n’a jamais été retrouvé.
Exploitation de l'abîme :
L’exploration du trou de l’abîme a commencé en 1961, par le duo Michel Letrone et Max Martin. Ils atteignent les 45 mètres de profondeur et battent le record du monde de plonger en profondeur en grotte. Un autre duo reprend l’exploration en 1979, découvrant une galerie et un parcours de plus de 667 mètres de long dont la moitié est noyé.
Recommandations :
Cette petite randonnée, dans les gorges de l'Abîme, mérite vraiment un détour ! Malgré quelques bonnes installations, le sentier d’environ 2,5 kilomètres reste très dangereux, surtout en cas de pluie, il est également déconseillé si vous êtes sujet au vertige.
Le parcours est équipé d'échelles, ponts et le terrain peut être glissant. Quelques passages difficiles et vertigineux. Le sentier, bien que muni par endroits de mains courantes, est assez difficile. Soyez vigilants ! Les chaussures de marche sont recommandées.
J'espère que cette balade vous a plu ! Bonne soirée @ tous, et merci pour vos commentaires que je lis toujours avec beaucoup de plaisir !
Merci pour la balade qui est superbe !
Bisous