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À quelques kilomètres de Compiègne, dans l'Oise, sur un promontoire, se dresse le château de Pierrefonds. Un monument à l’histoire fascinante et rocambolesque.  De la forteresse imprenable à la ruine romantique, gloire et déchéance du château de Pierrefonds !

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Je l'avais visité il y a fort longtemps lorsque j'habitais en Picardie, ce fut à nouveau une belle découverte ! Il faut savoir que Pierrefonds connut son heure de gloire, comme station thermale, et lieu de villégiature sous le second empire.

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Si le château fut construit par le duc Louis d'Orléans, à la fin du XIVe siècle pour le frère de Charles VI, Louis de Valois, il fut hélas détruit au XVIIe siècle, sur ordre de Louis XIII. En 1798 il est vendu comme bien national pour 8 100 francs.

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Au début du XIXe siècle Napoléon III tombe sous le charme de ce château en ruines. L’empereur acquit, avec sa fortune personnelle et pour un prix dérisoire : 5 millions de francs, ce château en ruines.

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Ce qui n’est à l’origine qu’un petit caprice dans le goût de son temps va progressivement prendre une ampleur démesurée. D’année en année, l’ambition de Napoléon III grandit : il veut faire de Pierrefonds une véritable résidence impériale, où pourront se dérouler de grandes fêtes. C’est donc l’intégralité des ruines qui sera réhabilitée. Il voulait en faire un lieu de résidence et commanda donc à Viollet-le-Duc, la restauration de ce lieu. 

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Cet architecte possède à  son actif des grandes restaurations dont pour n’en citer que quelques unes : La Cathédrale Notre-Dame de Paris, la Cité de Carcassonne... 

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Une anecdote raconte que l'empereur hésitait entre la restauration du château de Pierrefonds et celle d'un autre château ; l'impératrice Eugénie lui aurait proposé un tirage au sort, dont sortit le nom de Pierrefonds. Et pour cause : pour satisfaire sa préférence, elle aurait écrit ce nom sur les deux papiers du tirage.

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Viollet le Duc voudra mettre en pratique ses conceptions architecturales pour en faire un château idéal tel qu’il aurait existé au Moyen Âge. Viollet le Duc n'est pas un inconnu. Il a également "reconstruit" la cité de Carcassonne.

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Le château présente, comme sous Louis d'Orléans, cette forme de quadrilatère irrégulier, de 65 mètres sur  85 mètres, flanqué de huit grosses tours.

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Chaque tour est décorée d'une statue abritée dans une niche qui représente un héros légendaire de l'antiquité ou du moyen-âge : Au sud les tours Charlemagne et Jules César défendent l’entrée du Château. A l’est : La Tour Judas Macchabée est collée à la chapelle.

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Vers les années 1861-62, Viollet le Duc crée à l’intérieur une résidence fastueuse pour Napoléon III et Eugénie. Aujourd’hui, le paisible château, plus bel exemple du Moyen Âge, tel que rêvé par le XIXe siècle, conserve les souvenirs des fêtes impériales. C’est cette destinée fantasque, que je vais vous conter.

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Nous entrons dans le château, par la porte au pont levis et arrivons dans la cour d'honneur. La cour est lumineuse : la chapelle au centre et à droite un escalier qui n'a rien de médiéval. 

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Les façades de style Renaissance qui donnent sur la cour sont toutes conçues comme des décors de théâtre, dont le dessin est destiné à l’agrément du visiteur situé au centre. Autour de la cour sont répartis les espaces nécessaires aux séjours impériaux : au fond, l’aile des invités et des cuisines, à droite, la chapelle. Les appartements impériaux sont logés dans le donjon, tandis que les pièces d’apparat se déploient dans l’aile nord-ouest.

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Dans la galerie couverte, les clés de voûtes sont, sur une face, sculptées de représentations des métiers du Moyen Âge (tailleurs de pierre, écuyer…) et sur l’autre face de monstres et de chimères. Les chapiteaux de cette galerie, retracent l’un des romans les plus célèbres du Moyen Âge, le Roman de Renart. Plus qu’un roman c'est un ensemble de récits de différents auteurs mettant en scène des animaux qui se comportent comme des humains. 

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De très belles gargouilles, et sculptures, ornent le couloir.

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La chapelle a été entièrement reconstruite.  Un très beau Saint Michel sculpté trône dans la pièce. 

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Au 19 ème siècle, l’empereur et l’impératrice recevaient ici leurs proches et intimes. Salle dépourvue d’ameublement à l’exception d’une banquette remarquable due à Viollet-le-Duc, la décoration est quant à elle très lumineuse et riche. 

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Les murs représentent divers emblèmes et blasons de souverains, peints par la technique dite de peinture au pochoir. Se côtoient dans cet ensemble l’Aigle impérial de Napoléon III et le porc-épic de Louis XII.

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Nous entrons ensuite dans la salle des Preuses.

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Ancienne salle de justice, c’est aujourd’hui la salle la plus imposante du château, incarnant le faste de la période Second-Empire avec son architecture impressionnante, et sa décoration grandiose.

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Elle a une longueur de 52 mètres , une largeur de 9,50 mètres  et une hauteur de 12 mètres. La voûte en berceau lambrissées, carénée, en double presque le volume. 

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Elle est éclairée par 22 fenêtres.

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Sous le Second Empire, ce lieu servait de salle de réception ainsi que de galerie de bal.

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Dans les caves du château de Pierrefonds, près de Compiègne (Oise), gisants et orants renouent avec les vivants. Cet été, une nouvelle scénographie éclaire la collection de moulages en plâtre consacrée à certains personnages liés à la monarchie française, et commandée par Louis Philippe dès 1833.

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Pour terminer, je vous montre la très belle maquette en pierre que l'on peut voir dans la salle de la maquette. Elle a été réalisée pour l’Exposition universelle de 1878 par Lucjan Wyganowski (1809-1884), inspecteur des travaux et collaborateur de Viollet-le-Duc. Lors de sa présentation à l'exposition universelle, elle a été découpée en 85 morceaux et rangées dans 28 caisses.

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plan d'eau de Pierrefonds

Bonne journée à tous !