Aujourd’hui je vous invite à découvrir un petit village des Mées, paisiblement installé sur la rive gauche de la Durance, entre Sisteron et Manosque. Situé dans Alpes de Haute Provence, il doit sa notoriété aux rochers étroits, qui se dressent sur plus de 100 mètres de haut sur la commune.
L'origine du nom de la commune proviendrait du mot latin "metae" signifiant cône, pyramide, évoquant la forme des étonnants rochers dominant le village.
La caractéristique principale de la commune est la présence d'étonnants rochers, nommés les Pénitents, qui s'étendent sur une distance d'environ 2 km, et dont la falaise la plus haute mesure 114 mètres. On les voit à des kilomètres à la ronde, ils ne manquent pas d'attirer le regard. Même les voyageurs sur l'autoroute A51 ont une vue imprenable sur ces colosses de pierre, une succession de roches découpées.
Cette formation est un conglomérat formé par une accumulation de débris subalpins, au cours de la fin du Miocène, (2 millions d'années), épais de plusieurs centaines de mètres. Aujourd'hui, en face du village se trouve la vallée de la Durance. Jadis, celle-ci était un puissant glacier qui s'étendait loin vers le sud.
Le massif des Mées est ce qui reste de ses moraines, mélange de terre et de galets que l'on nomme "Poudingue" : (roche sédimentaire, constituée d'anciens galets, qui ont subi un transport sur une certaine distance dans des rivières, pris dans un ciment naturel, le plus souvent du grès).
Au fil des années, l'érosion a fait le reste lui donnant la forme que l'on aperçoit de nos jours. L'eau s'infiltre et creuse des petits sillons, qui deviennent grands ... et voilà nos Pénitents.
La légende des Pénitents : Comme souvent, des bizarreries de la géologie naissent les meilleures légendes… Ainsi, celle des pénitents des Mées trouva son origine vers l’an 800, époque où le comte Raimbaud, victorieux contre les Sarrasins, rapporta des croisades sept de leurs plus belles femmes, afin de les conduire en son château, et pouvoir en abuser…
Menacé d’excommunication pour son comportement, le comte dut se résoudre à relâcher ses affriolantes prisonnières, et à les livrer à un monastère près d’Arles.
A l’occasion de ce transfert, les moines de la montagne de Lure furent chargés de former une longue haie, pour protéger les belles infidèles, jusqu’à la Durance, où une embarcation devait les accueillir. Les moines portaient de vastes capuchons rabattus sur leur visage, histoire de ne pas succomber au désir…
Mais la légende soutient que le diable fit souffler un tel mistral, que les capuchons se soulevèrent au passage des belles Sarrasines, offrant l’occasion aux moines de se délecter du spectacle. Devant les corps à peine vêtus des demoiselles les moines en oublient tout, de leur nom, jusqu'à leur statut de religieux... Aussitôt, le châtiment fut exemplaire : le tonnerre frappa les religieux et les pétrifia, les transformant en long cortège figé pour toujours dans la roche.
Les rochers ressemblent effectivement à une procession de moines capuchés de leur cagoule pointue, que l'on devine alors honteux de leurs désirs, si l'on connaît la légende...
A l'époque médiévale, la ville était fermée par un rempart dont il subsiste encore quelques portes. Comme tout village typiquement provençal, celui des Mées s'est construit autour de sa fontaine. A l'origine, l'église paroissiale du village était l'église du Saint-Sépulcre, bâtie sur le penchant du rocher. Par la suite délaissée et transformée en chapelle, elle prit le vocable de Saint-Roch an XVI ° siècle, lors d'épidémies de peste, et de choléra.
L'église primitive St Roche, construite sur les bases d'un monument romain.
La paroisse transféra son siège vers les XIIIeme et XIVeme siècles à l'église Saint-Félix, qui se trouvait avec le presbytère entre ce qui est aujourd'hui le coin de la Place de l'église et la rue Font-Neuve ; cette église a été entièrement détruite lors des guerres de religion, en 1562, puis reconstruite par la suite.
Au départ du village des Mées, il existe un sentier de randonnée qui permet la découverte de ces curieuses formations géologiques. Le panorama sur la Durance est à couper le souffle. Il est donc fortement conseillé de s’y rendre sans capuche !
Une partie du rocher des Pétinents des Mées, s'est écroulée, le 2 décembre, sur plusieurs maisons.
Cet éboulement de 3000 m3 de rochers, a été causé a priori par les intempéries, et fortes pluies. Un miracle, car il n'y a pas eu de blessé, une catastrophe qui aurait pu avoir de graves conséquences.
La partie restante de la chandelle rocheuse qui s'était écroulée, a été dynamitée, fin mai, pour garantir plus de sécurité. Lorsque nous sommes passés ils étaient justement en train de bâcher le rocher, et préparer le tir de minage.
La vallée de la Durance est très fertile, et les terres sont occupées par de nombreux vergers, des cultures diverses, et des oliviers (permettant de produire une huile d'olive A.O.C.).
C'est la commune des Mées qui possède le plus grand nombre d'oliviers. Son huile d'olive y est réputée pour sa qualité et a été plusieurs fois récompensée et primée... Avis aux connaisseurs !
Bonne journée à tous et à toutes, merci infiniment pour votre fidélité, pour votre gentillesse et pour tous vos commentaires, qui me font grand plaisir !
