Jusqu’au début des années 1950, cette station balnéaire à l’est de l’Espagne, sur la Costa Blanca, était un petit village de pêcheurs, tapi à l’ombre des amandiers et des oliviers.
Aujourd’hui, son front de mer est un agglomérat de blocs en béton, digne des films de science-fiction, façon Blade Runner.
Cette vision urbaine futuriste tient surtout à celui que l’on a surnommé « l’homme qui a mis le soleil en bouteille » : Pedro Zaragoza, maire de Benidorm de 1950 à 1967.
Ce franquiste a très tôt perçu le potentiel de sa ville comme écrin pour le tourisme de masse.
Il en fait un lieu unique en Espagne, où la classe ouvrière britannique, venue en charters, côtoie les seniors espagnols.
Avec plus de 5 millions de fidèles touristes brassés tout au long de l’année, Benidorm incarne pour beaucoup l’enfer sur terre.
La station est avant tout le royaume des promoteurs immobiliers. Dernière épopée locale, celle de l’Intempo, illustration d’une ivresse immobilière qui finit en gueule de bois.
Ce gratte ciel continue à faire couler beaucoup d’encre, car il a été victime, comme de nombreux autres constructions espagnoles, de la folie bâtisseuse des années 2000, mise à mal par la crise qui a laissé en Espagne de nombreux chantiers abandonnés
Ces deux tours jumelles dominent et dépassent tous les autres nombreux gratte ciels de Benidorm, avec ses 192m de hauteur, pour quarante quatre étages… les deux tours jumelles ont été construites et surplombées par une immense soucoupe volante qui les rejoint en formant une arche… c’est vraiment impressionnant mais l’édifice n’est pas terminé ni opérationnel …
Dans son habit doré, ce gratte-ciel est vide depuis son inauguration, il y a quatre ans, et son exploitation, en suspens, en raison de batailles financières. Tout est fermé, barricadé et abandonné, malgré sa splendide couleur OR…
A l'origine, la tour devait être moins haute. Le promoteur immobilier ayant décider d'y ajouter de nombreux étages supplémentaires, il a confié le projet à un second architecte.
Jusque là rien de drôle, si ce n'est que le second architecte a tout simplement oublié de prévoir l'ascenseur pour les étages supérieurs !!!
Inutile de dire que ceux qui avaient déjà acheté les appartements sur plan ont beaucoup moins rigolé. Ce fâcheux incident a fait la une de tous les journaux locaux au moment de la construction.
Les réponses, dans la ville diffèrent, on parle aussi de faillite de la banque qui finançait, de la crise de 2008 etc..., on ne saura jamais les vraies raisons. Mais comme c'est dommage un si bel édifice voué à l'abandon.
Si vous désirez absolument vous rendre au pied de la tour, attendez vous à une grosse déception. Cette tour commence à se délabrer, et se trouve actuellement au centre d'un chantier dont l'accès est interdit. On peut toutefois s'y rendre en escaladant la colline à partir de la route longeant le bord de mer.
En espérant que de nouveaux propriétaires du projet puissent la finir enfin... mais le prix au m2 va en faire fuir pas mal sur Benidorm.