Le village de Locquémeau fut fondé au 6ème siècle par un moine venant de Grande Bretagne : Quémeau (Kemo en breton). Il fondit ici un monastère mais ce n'est que vers le 10ème siècle que ce hameau adopta son nom actuel. "Loc" venant du latin "locum" (désignant en Bretagne un lieu de culte ou un ermitage).
Nous suivons la route qui borde le flanc nord de la vallée peu encaissée menant en pente douce vers la côte.
Nous arrivons à une petite langue rocheuse, au delà de laquelle le port s'est développé au cours des siècles.
Le port est protégé à l'ouest par la Pointe de Séhar, et des veines rocheuses d'origine volcanique, pouvant se révéler dangereuse pour les visiteurs venant par la mer.
A marée basse, les lignes de granit surgissent d'une eau dont la houle peut aisément drosser les bateaux mal pilotés vers les pièges que constituent les hauts-fonds.
Ces arêtes aux contours rugueux, semblant parfois faites de tranches magmatiques superposées surgissent ici et là parmi les galets pour aller se noyer jusqu'au bout de la Pointe de Séhar qui s'engouffre lentement dans la mer.
Nous nous promenons sur la grève, à marée basse et admirons, à la tombée de la nuit, un paysage irréel !
Contrairement aux autres rives, aucune végétation ne s'accroche, aucune vie ne semble possible sur ces rochers, entrecoupés de galets.
Locquémeau a toujours vécu des richesses d'une mer, où ses marins puisaient leur subsistance.
Débrits de coquilles St Jacques .
Connues depuis des temps immémoriaux pour leur fécondité, les eaux baignant les rives du village étaient exploitées tant pour la pêche que pour la récolte du goémon.
Il reste aujourd'hui une quinzaine de bateaux de pêche inscrits au rôle du petit port, draguant au chalut, pêchant à la ligne, à la palangre ou aux casiers.
Lieux, maquereaux et soles ont remplacé la sardine et le homard, l'araignée ou la coquille Saint-Jacques font désormais l'ordinaire des patrons-pêcheurs.
De nombreux bateaux mouillent aujourd'hui devant la plage, couchant leurs coques sur le sable lorsque la mer se retire.
Nous nous arrêterons à côté à l'enclos paroissial de Tredrez. L'église a été classée depuis le 19 janvier 1911. Bâtie dans le style gothique flamboyant en granit de grand appareil, elle remonte dans sa majeure partie à 1500.
Elle fut agrandie, en 1699, d'un transept sud, en 1858 de la chapelle des fonts baptismaux, et en 1865, du bas-côté sud. Le mur nord et la sacristie furent rebâtis en 1873. Toutes ces transformations furent réalisées dans le style gothique d'origine, ce qui confère à l'édifice une grande unité.
A l'ouest s'élève un clocher-mûr, bâti en 1500, il se caractérise par ses contreforts, sa tourelle d'accès abritant un escalier à vis, et surmontée d'un lanternon pyramidal orné d'un fleuron, sa plate-forme avec balustrade ouvragée supportant le beffroi surmonté d'une petite flèche et de pinacles. Abattu par la foudre en 1881, le clocher fut immédiatement reconstruit à l'identique.
Le porche principal, surmonté d'une secrétairerie où se réunissait jadis le conseil de fabrique et où l'on conservait également les archives, est enclavé dans les agrandissements attenants. La croisée d'ogives du porche est ornée, en clé de voûte, des armes des seigneurs de Coatrédrez : " d'or à un lion de gueules ".
Au dessus de la porte à arc en accolade de style gothique flamboyant, est une belle statue du Christ en majesté.
De part et d'autre du porche, au dessus des bancs, l'ensemble complet des douze statues en bois polychrome des Apôtres date du XVIIème siècle. Dans chaque angle du porche, des angelots supportent la voûte.
Le cimetière qui entoure toujours l'église comporte un ossuaire du XVIème siècle. Il fut utilisé jusqu'en 1898 pour conserver les ossements extraits des tombes réaffectées. L'édifice s'ouvre sur une galerie à six arcades en accolade.
Connaissez vous cette région de Bretagne ? Vous pouvez nous faire part de vos impressions dans les commentaires. A bientôt pour de nouvelles aventures.