De nouveau, je vous accompagne dans une promenade inoubliable à travers la Côte Vermeille, une région mondialement connue pour ses vins célèbres, mais aussi pour ses petits villages typiques, comme Collioure, à 20 km de l'Espagne.
En descendant la route qui mène à cette station balnéaire, nous tombons en admiration devant le site surprenant : une admirable baie, nichée au pied des Pyrénées.
Déjà le site était occupé dès le moyen âge.
Parmi les lieux à visiter à l’un de mes préférés fut la citadelle, ancienne résidence d’été des rois de Majorque et d’Aragon au XIIème siècle. C’est une vraie forteresse dans laquelle on a adoré se perdre, d’escaliers, en ponts, en couloirs, un vrai labyrinthe…
Forteresse de Wisigoths au VII° siècle, le château fut construit pour protéger le village antique bâti au sommet d'un cap où accostaient les navires.
Entièrement rénové par les rois de Majorque au XIIIème siècle, il accueillait la famille royale catalane lors de ses voyages entre les îles Baléares et le continent.
Maintes fois renforcé, le château a été transformé en citadelle au XVIIème siècle, puis en prison en 1939. Il servit de camp d’internement pour les réfugiés espagnols de la guerre civile.
Forteresse médiévale dressée sur son rocher battu par les vagues, le château royal est situé en plein centre-ville. Il est indissociable de Collioure, comme la ville ne peut-être séparée de la mer.
Propriété du Département des Pyrénées-Orientales, le Château Royal est un superbe bâtiment classé dont la visite, très intéressante, offre un joli point de vue sur la ville.
Collioure a toujours été source d'inspiration pour les artistes.
Ecrivains, poètes, chanteurs, peintres, tous ont été séduits, comme nous, par la magie de cette belle station balnéaire et le paysage d’une rare beauté. C’est un véritable chef-d’œuvre de la nature.
Se perdre dans Collioure, c’est découvrir des petites rues qui débouchent sur des jardins privées, c’est rencontrer un musicien, au détour d’une ruelle. C’est une ville tellement petite que tout se fait à pied. En ce début avril la ville est pleine de monde, je n’ose imaginer ce que cela doit être en plein été.
Le lieu incontournable, que l'on voit sur toutes les cartes postales, est l’église Notre-Dame des Anges. Son clocher, qui était à l’origine le phare du port, trouve ses racines dans l’histoire maritime de la ville.
Lorsque Vauban fait raser l’ancienne église pour ses travaux de protection, les habitants obtiennent la construction d’un nouveau lieu de culte.
Le havre voisin de Port-Vendres étant privilégié par la marine, le phare est désaffecté et transformé en clocher…Entourée d’eau, Notre-Dame des Anges est devenue le symbole de la ville, que l’on retrouve sur de nombreux tableaux de peintres.
Une vraie pause dans le temps, qui permet ensuite de faire une ballade au fil de l’eau.
La curiosité du centre-ville, reste ses différentes façades colorées. Ici, toute une palette de couleurs : les ocres, les orangés, les roses, et d’autres teintes chaudes et lumineuses, recouvrent les maisons de cet ancien port de commerce.
Nous sommes éblouis par le ciel bleu et les maisons baignées de couleurs qui nous invitent à la promenade et à la rêverie.
Dans les ruelles typiques, inondées de lumière, nous aurons le plaisir de découvrir des restaurants, des ateliers de peinture, des boutiques offrant des produits régionaux… On se sent complètement dépaysés après une petite visite dans les ruelles du centre-ville.
Ce village typiquement catalan s’offre à nous, avec d’un côté le château royal des Templiers, et de l’autre le port avec ses barques catalanes multicolores.
L’endroit est très touristique, et recèle bien d’autres trésors, comme ses plages.
Comment résister à ses plages de galets ou de sables qui nous invitent à la baignade.
A Collioure, on parle catalan, on n’oublie pas la sieste et on pêche. La grande spécialité de Collioure c’est l'anchois. Car après le clocher qui fait l’admiration de tous, l’anchois reste naturellement le patrimoine, la culture, l’économie, la gastronomie de notre célèbre petit port de pêche.
La pêche y remonte au moyen âge. Jusqu’aux années 1950, c’était l’activité essentielle de la ville.
Aujourd’hui, sur les nombreuses entreprises de salaison installées dans la ville-port jusqu’au milieu du XXème siècle, seules deux subsistent. Maintenant les anchois diminuant, l’on est obligé d’en importer.
C’est plutôt le tourisme qui fait tourner l’économie de cette petite ville balnéaire, même si l'anchoi reste un produit d’exception et reconnu.
DOLPHY, Le dauphin du patrimoine de Collioure :
Depuis cinq étés, Dolphy, un dauphin femelle, est devenue la star du port de Collioure, où elle se «produit» spontanément deux à trois fois par jour. Nous aurons la chance de pouvoir l'admirer sur la plage de Collioure, l'été 1993, une vraie chance pour nous.
En fait, tout a été dit sur Dolphy : elle mesurait plus de deux mètres et pesait probablement près de 250 kg. Cet animal est rejeté de son groupe, c'est une femelle stérile, un dauphin ambassadeur, c'est à dire un dauphin qui pour des raisons difficiles à définir, vient au contact des humains, un peu comme l'ambassadeur d'un autre pays, d'où ce nom. Sa légende est peut-être née d'une disparition, celle de sa maman.
A chaque fois que le plus gros des bateaux de Collioure, faisait son entrée dans une anse du petit port de la cité médiévale, c'est cent à deux cents curieux qui guettaient l'arrivée de Dolphy, c'était une vraie célébrité ici. Pas de surprise, comme chaque matin, le dauphin était là, dans le sillage du navire. Avec élégance, il se laissait porter par la vague et surfait sur l'écume soulevée par l'étrave du bateau le plus large de Collioure.
Rançon de la gloire : le dauphin faisait désormais partie du patrimoine de Collioure, au même titre que le château élevé par les rois de Majorque ou le fort Saint-Elme érigé par Charles Quint. Pour protéger le cétacé, le conseil avait pris un arrêté visant à interdire de détruire, de nuire ou de capturer le dauphin, mais aussi de le toucher ou de s'accrocher, dans le cadre d'une baignade, à l'aileron de Dolphy.
Un petit train touristique propose une très jolie balade le long de la corniche et permet même de rejoindre Port Vendres, en longeant la côte.
Entre France et Espagne, la route des vins suit la côte vers le sud. Les virages s’enchaînent, accrochés à la montagne.
D’un côté les vignes en terrasse, et de l’autre la Méditerranée avec des déclinaisons de bleu et de vert.
Trait d'union entre mer et montagne, le vignoble de Collioure-Banyuls demeure sans conteste l'un des plus beaux de France.
Les prix démesurés des vins d’appellation Collioure et Banyus sont dus souvent à l’accès difficile pour vendanger les vignes, et au courage des hommes pour dompter ces vignobles escarpés.
Notre escapade en terre catalane, ne vaut peut être pas les rizières du Viet nam, quoique ayant une ressemblance, mais elle vaut largement le détour. Rares sont ceux qui peuvent résister aux charmes de ces paysages, à la fois sauvages, et façonnés par l'homme.
De notre escale à Collioure, nous garderons de très bons souvenirs, tout en ayant découvert, par la même occasion, d'autres merveilles sur le littoral Catalan.
Merci de votre visite et à bientôt pour de nouvelles aventures.
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