DSC_7572

S'immerger dans une forêt est toujours une expérience particulière. Ces lieux, qui recouvrent une large partie de la surface de notre globe, abritent la majorité des espèces végétales et animales. Certaines d'entre-elles ont le don de vous revigorer de façon instantanée, c'est le cas de la Forêt des Cèdres de l'Atlas, du Luberon, à Bonnieux. Grâce à son feuillage dense, ses sous-bois, frais, sont un lieu de prédilection pour la flânerie, et sont très appréciés des visiteurs.

DSC_7603

Cette forêt magique et mystérieuse, où la nature est toujours reine, occupe incontestablement une place de choix dans notre région du Luberon. Sa préservation, ainsi que sa bonne gestion, sont plus que jamais d'actualité. Située au sommet d'un plateau, qui surplombe un paysage méditerranéen, austère et sec, c'est une véritable curiosité.  

DSC_7627Vue imprenable dans la montée.

Elle se trouve à 5 km de Bonnieux, dans le Luberon, en prenant la D36, direction Lourmarin

DSC_7157Le village de Bonnieux.

Dans la montée, juste avant d'arriver, un belvédère permet de contempler le village de Bonnieux, mais aussi toute la vallée du Luberon, le Mont Ventoux, en passant par la Ste Victoire, jusqu'à la chaîne des Alpes.

DSC_7629Vue sur le village de Bonnieux, du belvédère.

 Un immense parking, à l'ombre, sous les arbres, nous accueille, (en été, l’accès au parking est limité et payant). 

DSC_7160Vue sur la chaîne des Alpes enneigée, au fond.

Avant l'introduction des cèdres, les crêtes du Luberon étaient entièrement pâturées. Aujourd'hui, les troupeaux continuent d'assurer, avec l'aide de débroussaillement, l'entretien des milieux ouverts restants.

DSC_7570

Les pelouses sèches, et garrigues, abritent une diversité exceptionnelle de plantes et d'insectes, de reptiles, de mammifères et d'oiseaux. Les grands rapaces des falaises, et des forêts voisines, les utilisent comme territoire de chasse.

DSC_7170

En 1862, des graines de cèdres de l'Atlas, (Cedrus Atlantica), en provenance de l'Atlas algérien, sont semées pour reboiser les sommet du Petit Luberon. Les cèdres de la 1ère génération ont maintenant 150 ans, ils ont une silhouette imposante et sont les arrière-grands-parents... 

DSC_7595

Leurs descendants les entourent et forment la forêt d'aujourd'hui. La forêt continu de s'étendre  sur la crête, à 720 m d’altitude. Le sous-bois offrent une faune et une flore rare. 

DSC_7246

Arbre méditerranéen, majestueux, il supporte bien la sécheresse, résiste aux incendies de forêt, et peut vivre plusieurs siècles, (il représente l'immortalité). Se promener dans cette forêt ne laisse personne indifférent !

DSC_7610Cèdres remarquables.

En 1952, un grand incendie a ravagé plusieurs milliers d’hectares, seul le coeur de la cédraie y réchappa. Quelques années plus tard, les semis naturels des cèdres reprennent vie, ils renaissent de leurs cendres.

DSC_7626

Aujourd’hui encore, c'est un arbre sacré dans plusieurs religions. Le cèdre fut donc voué aux dieux dès la haute Antiquité. Les Anciens considéraient le cèdre comme un symbole d’immortalité. Les Egyptiens employaient son bois, incorruptible et odorant, à la fabrication des statues des dieux et des sarcophages. Ils lui attribuaient aussi une propriété divinatoire.  

DSC_7619

Les Grecs brûlaient son bois lors des sacrifices non sanglants. Les Asiatiques lui vouent une vénération séculaire. En Chine, il est planté dans les enclos sacrés. Au Japon, il est aussi très prisé par les moines bouddhistes, et s’élève traditionnellement dans l’enceinte des sanctuaires.

DSC_7215

L'écosystème forestier abrite une vie diversifiée. Dans l'ambiance fraîche du sous-bois, à l'ombre du feuillage, le sol est riche en micro-organismes qui contribuent à sa fertilité.

DSC_4946

Les vieux arbres et le bois mort hébergent des larves d'insectes, champignons, petits animaux... Les oiseaux occupent tous les étages, des buissons au sommet des grands arbres : des petits passereaux, rouge-gorges, mésanges, roitelets, aux grands rapaces. Les reptiles et mammifères (sangliers, chevreuils) sont également très présents.

DSC_7231

Les sous-bois de la cédraie sont très pauvres en plantes à fleurs. Seuls le buis et le genevrier, y abondent et résistent à la faible luminosité qui traverse le feuillage des grands cèdres. 

DSC_7596

En revanche , la fraîcheur de la forêt explique la présence de champignons rares en Provence , que l'on retrouve  normalement dans les régions plus froides ou même , pour certains , uniquement dans les montagnes du Maghreb. Les champignons sont par contre interdits à la cueillette, comme les plantes.

DSC_7214Cèdre remarquable.

Solide et odorant, naturellement résistant aux intempéries, le bois de cèdre est apprécié depuis l'Antiquité. Ici les cédraies communales de Ménerbes, Lacoste et Bonnieux sont gérées par l'Office National des Forêts (300 ha). 

DSC_4953

Elles sont exploitées régulièrement par des coupes d'éclaircies, qui produisent du bois d'oeuvre tout en garantissant le renouvellement de la forêt. Le cèdre est utilisé à une échelle locale pour la menuiserie et la construction.

DSC_7222

Cette forêt est très appréciée en été pour son ambiance fraiche et ombragée. Ces cèdres centenaires offrent un spectacle fascinant tout au long des saisons. Nous y venons régulièrement, et c’est toujours un plaisir de contempler ces arbres remarquables, centenaires. 

DSC_7612

Ces patriarches à la fière allure, qui illustrent la puissance et la noblesse, confèrent au lieu son incontestable majesté et se posent comme les ambassadeurs de leur espèce. L'immersion est d'autant plus bénéfique que les arbres atteignent une hauteur impressionnante, ce qui vous donne l'impression d'être tout petit, et comme enveloppé par un océan de branches, et donc coupé du monde. 

DSC_7617

Tout au long des sentiers, on peut s'enivrer du parfum caractéristique de ces arbres. Avec son odeur fine et boisée, l'odeur du cèdre est une véritable invitation à la méditation.

DSC_7205

Le cèdre doit recevoir un mélange de pluie, brouillard et de givre, pendant plusieurs jours consécutifs, pour que ses graines puissent se disséminer, et le froid en hiver, tout comme la brume en été, sont indispensables à sa survie. Les feuilles (épines), ont 2 cm de long, à pointe aiguë, gris-vert à vert foncé.

DSC_7285Détail des épines du cèdre de l'Atlas.

L’écorce est gris-foncé sur les vieux arbres, fissurée en plaques écailleuses. On le distingue facilement du cèdre du Liban par son port qui est plus élancé que celui du Liban. Il ne craint pas le froid.

DSC_7614

Voici le fruit du cèdre de l'Atlas, qui donnera à son tour, naissance à une autre génération. Le fruit est un cône dressé, de ± 8 cm de long, ovoïde cylindrique. Ils fleurissent à l'automne.

DSC_7208Le  fruit du cèdre.

Les sentiers sont très bien aménagés tout en respectant le caractère naturel du site et son aspect sauvage. La découverte peut se faire aussi en vélo. C'est un endroit calme, et reposant, où la nature possède un charme qui laisse sans voix... 

DSC_7225

Les jours de grande chaleur, les arbres protecteurs apportent l'ombre et la fraîcheur aux nombreux promeneurs. Hors saison, son calme se laisse savourer par les amoureux de la nature, qui s'échappent avec bonheur à la vie citadine.

DSC_7573

Tout le long du parcours, dans ce petit bout du monde, à 720 m d'altitude, on rencontre des arbres remarquables. Vous pourrez apercevoir, aussi,  si vous levez la tête, un "Hibou Totem" qui veille jalousement sur la forêt ...

DSC_7226

Dans l’univers végétal de la forêt de cèdres, on rencontre, tout au long du chemin, des cabanes dans les arbres, pour le plus grand plaisir des enfants. 

DSC_7210

L’entrée est même aménagée pour les poussettes, les personnes à mobilité réduite et les malvoyants. Des tables et bancs en bois permettent de pique-niquer, confortablement, aux beaux jours, on peut même jouer à la pétanque. 

DSC_7623

4 sentiers sont aménagés, et calibrés en fonction de la difficulté, et du temps dont on dispose. Ils sont bien fléchés, avec des panneaux d'information, sur la flore et la faune, avec des boucles de 1h30, en marchant normalement et en comptant les pauses photos .

DSC_7164

Attention toutefois,  les couleurs des parcours en fonction des difficultés va du vert au rouge, rouge étant le plus facile. Le parcours jaune  est plus difficile que le rouge. Il est tout à fait possible, dans ce havre de paix, de tout faire dans la journée. 

DSC_7165Sentier du Portalas.

Nous choisirons, pour commencer, le sentier  jaune,  du Portalas,  (le plus long), d’une distance de 4 km, plus escarpé, et qui mène à une vue panoramique extraordinaire. Une agréable odeur de cèdre et de fraîcheur se répand tout le long de la balade. 

DSC_7571

Il descend ensuite vers le sud dans un vallon. Toujours en direction du sud, le sentier remonte, ensuite, de manière assez forte vers le plateau. Colonisé par la végétation, le chemin devient plus étroit. Ce parcours alterne descentes et montées, avec peu de plat.

DSC_7277Descente dans le vallon.

5

Ce parcours oblige un peu à crapahuter souvent dans les cailloux et les rochers. Il nécessite d'être un minimum en forme, et surtout bien chaussé. 

DSC_7173Vue sur le Mourre Nègre, au fond. 

6

Mais arrivés en haut, sur le plateau du Portalas, notre effort est récompensé... et quelle vue ! Une panorama magnifique sur la Durance,  un endroit que l'on oublie difficilement ! (pour éviter le contre-jour, mieux vaut venir le matin au belvédère).

DSC_7179

Le belvédère du Portalas, offre, malgré la brume, un panorama à 360° sur  la vallée de la Durance, les Alpilles, la Ste Victoire,  l'étang de Berre, et par beau temps la méditerranée.

DSC_7183Belvédère du Portalas. 

Certains jours, lorsque la plaine de la Durance est plongée dans nappe blanche, le soleil qui brille juste au-dessus, invite la brume à sculpter un paysage mystérieux… Ce qui offre à chaque fois un magnifique spectacle... La forêt de cèdres de l’Atlas, en contre-bas, voit ses arbres baigner dans une atmosphère cotonneuse. 

DSC_7182

DSC_7192

Ce tableau aussi enchanteur, qu'éphémère, est toujours un plaisir à contempler et à photographier.

DSC_7189

A ne pas manquer, le point de vue sur le Val de Durance, au Portalas, et l'arche éponyme, à une centaine de mètres sur la droite de la table d'orientation.

7

Un petit chemin qui part du belvédère, nous permet de contempler l'arche du Portalas,  du haut des rochers escarpés. 

DSC_7593L'arche du Portalas. 

Suivant la période de l'année la garrigue  peut être fleurie, on peut y voir des cystes, de la sauge des prés, ou du Chèvrefeuille... 

DSC_7589L'arche deu Portalas.

Nous prendrons le chemin du retour, en suivant le parcours le plus long, pour faire une variante et rallonger la randonnée. 

DSC_7622

Nous attaquerons ensuite, un 2ème parcours, sentier balisé en vert : le Bois de Roustan, d'une durée de 1h30 pour une distance de 3.8 km.

DSC_7602

Beaucoup moins intéressant que le sentier du Portalas, il permet de jeunes cèdres, trés nombreux, qui  nourrissent l'espoir d'une reconquète solide de la végétation, sur ce sol un peu ingrat.

DSC_7605

Avant de revenir au parking, nous passons par le chemin des Cèdres, accessible aux handicapés, qui nous permet d'admirer des arbres remarquables.

DSC_7274

DSC_7228Cèdre remarquable.

Certains arbres ont des troncs, dont la taille impose le respect. (30 à 40 m de haut) 

DSC_7608

Au détour du chemin, nous rencontrons, la star des cèdres : le cèdre Lyre.

DSC_7625Le cèdre Lyre : un arbre remarquable.

Mes conseils : on dit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, il en est de même pour la nature... Pour apprécier cette balade, il faut y aller aux premières heures, hors canicule, et surtout hors des grandes fréquentations touristiques.  

DSC_7617

Ainsi vous aurez  l'impression d'être seul au monde, vous n’entendrez que le chant des oiseaux et pas les cris des enfants, et des gens qui parlent fort... et vous pourrez espérer  y voir des sangliers, des écureuils,  des fouines, des hiboux moyen-duc, par exemple.  

DSC_7241Jeu d'ombres et de lumières à travers les arbres, au soir.

Pour ne pas venir pour rien, renseignez-vous sur l'ouverture des massifs. En été, la foret est parfois fermée pour risque d'incendie. 

DSC_7212

En redescendant la route, qui serpente dans la montagne de la forêt de cèdres, nous apercevrons sur notre droite,  une immense tour : la tour Philippe. Elle ne se visite pas, mais intrigués nous irons la voir de plus près. Voici l'histoire de ce lieu insolite : Si l’on remonte au XIXe siècle en 1885, Philippe Audibert, un génie artistique bonnieulais, eu l’envie de construire une tour dans le but de réaliser un rêve enfoui : avoir un panorama magnifique avec une vue imprenable sur la mer.  

DSC_7151La Tour Philippe. 

L’argent et le temps manquent, son ouvrage ne sera malheureusement jamais achevé, car Philippe Audibert, entre temps, trouvera la mort. Son héritier ne terminera pas cette merveille de Bonnieux.

DSC_7149La tour Philippe.

La forêt de cèdres, de Bonnieux, est une balade incontournable ! Ne pas oublier de visiter l'enclos des bories en redescendant, visite très intéressante.

DSC_7279

Pour en savoir plus sur le Luberon, je vous invite à suivre ce lien :

Office de Tourisme Luberon Cœur de Provence

Laissez-vous tenter par le Luberon. Des villes et villages perchés à la vue incroyable, dont Gordes, l'un des plus beaux villages de France, des sentiers d'itinérance de toute beauté, un patrimoine historique remarquable et une gastronomie reconnue ...


Je vous présente mes meilleurs voeux pour la nouvelle année. Que celle-ci soit douce et remplie de beautés !  J'espère que la nouvelle année 2019 sera à la hauteur de vos espérances : pleine de petits et grands bonheurs à savourer chaque jour de l’année. Profitez plus que jamais de toutes les merveilles que sait si généreusement nous offrir la nature... Car la nature a le pouvoir d'être belle à toutes les saisons. 

bonne année 2019

Une nature que nous devons continuer tous ensemble à protéger. C'est pourquoi nous devons plus que jamais nous mobiliser pour notre bien le plus précieux : notre planète. Et pour cela, chaque geste, même le plus anodin, compte ! 

Bonne Année à toutes et à tous !