De tout temps, les hommes se sont rendus jusqu'au phare du cap Finisterre, Fisterra, son nom Galicien, promontoire ultime, à 600 m, au-dessus de la mer.
Boutiques de souvenir au Cap Finisterre.
Pour arriver au phare, construit en 1853, à 138 mètres au-dessus du niveau de la mer, nous empruntons une petite route partant du village de Finisterre.
Sur le trajet, nous aurons le plaisir de contempler des vues impressionnantes sur la côte et la ria de Corcubion.
Ce « bout du monde », est une extrémité terrestre, qui ne ressemble à aucun autre lieu, un site exceptionnel !
L’Océan est là, violent, sauvage et omniprésent, avec pour seule perspective sa ligne d’horizon, au loin. Nous assistons impuissants au déchainement de la nature : les embruns fouettent, et les vagues se fracassent sur les rochers du cap.
Ce lieu a été considéré durant des siècles comme la limite des terres connues, la frontière de l'au-delà, là où le soleil se couche.
Les Romains pensaient que ce lieu représentait le point terrestre le plus occidental, et donc que le monde s'y terminait. C'était « le finis terrae ». Pourquoi quelqu'un voudrait-il se rendre là où le monde se termine ?
C'est peut-être parce que le cap Finisterre renferme le véritable secret de la Costa da Morte, la côte de la mort : des paysages sauvages et des plages impressionnantes, certaines aux eaux calmes et d'autres à la forte houle.
Et la grande attraction de tous les temps, le coucher du soleil sur l'immensité de cette mer du "bout du monde".
Que ce soit par curiosité ou pour vivre une aventure, le cap Finisterre a attiré depuis l'Antiquité, les visiteurs des pays les plus éloignés.
Son phare, situé le plus à l'ouest de l'Europe, possède une tour octogonale, et la maison du gardien.
De nos jours, on dit que sa lumière porte à plus de 60 kilomètres pour avertir les marins des dangers qu’ils courent le long de cette côte escarpée, capricieuse et sauvage, réputée comme étant la « côte de la mort ».
Il oriente l'incessant défilé de navires qui passent par ce lieu, dont le trafic maritime est l'un des plus denses au monde.
De nombreux navires s’y naufragèrent, tant de marins y perdirent la vie, tant de femmes en devinrent veuves et d’enfants orphelins.
Aujourd'hui, avec son puissant phare, le cap Finisterre continue d'exercer une attraction spéciale sur les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle (Santiago de Compostela). Il faut compter un parcours de 90 km, après Saint Jacques, faisable en 3 étapes, généralement.
Justement le chemin de Compostelle, guidé par les lumières de la voie lactée, se termine au phare du Cap Finisterre, face à l'océan. L'endroit est encore plus magnifique avec la lumière de la tombée du jour, irradiant l'horizon.
Ce lieu mythique marque la fin du chemin terrestre et le début d’un renouveau intérieur pour de nombreux pèlerins. C’est l’arrivée à la borne du point kilomètre 0. Cet endroit émouvant laisse désemparé le pèlerin, dont la quête s’achève ici, pire, se brise telle une lame, sur ce promontoire rocheux du « bout du monde ».
C'est en ce lieu, que le pèlerin vient chercher sa coquille, preuve du voyage accompli et symbole de renaissance.
Belle récompense, et émotion au RDV, après tant de chemins parcourus.
Cette extrémité des terres est, depuis toujours, on ne peut plus le symbole de la mort, celle du soleil, et donc de l’homme ; mais, aussi, celui de la renaissance…
Pour se reconstruire, et renaître, les pèlerins, selon la tradition, brûlent leurs vêtements et leurs sandales, au bord de la mer, au pied du phare, en signe de changement de peau, avant de prendre le chemin du retour, (pratiqué encore de nos jours).
Le feu a la réputation de purifier, c'est aussi un symbole de vie, et d'ardeur. Il est incontestable que ce rituel de brûler ses vêtements restera longtemps gravé dans nos mémoires !
Seule une petite flamme intérieure, que l’on appelle l’espoir, sera la force qui rendra possible le retour des pèlerins, à travers les kilomètres et les vicissitudes du chemin, qu’ils auront à parcourir et les kilos à porter sur leur dos :
Lorsque l'ultime but est atteint c'est le moment de vérité, là où les nombreux pèlerins réalisent que, quels que soient l’attrait et la force de l’objectif à atteindre, c’est le chemin que l’on parcourt, cette quête plus ou moins longue et difficile, qui avant reste essentielle, à l’image de la vie, que tout un chacun parcourt…
Le Cap Finisterre reste un lieu incontournable, rempli d’émotion, devant tous ces pèlerins qui cheminent vers St Jacques de Compostelle. Le visiteur qui laisse son regard errer, depuis ce promontoire, ne contemplera pas seulement des vues panoramiques, d'une grande beauté, sur l’océan infini, il participera également à un mythe qui intimide et attire les hommes depuis des milliers d'années.
Merci à vous aussi de passer régulièrement sur le blog pour suivre nos aventures ;)
À bientôt !
Ton article m'apprend encore bien des choses que je ne savais pas.
Tes photos sont si belles que l'on a qu'une seule envie ..... venir nous aussi.
Cet infini de l'océan, ce vent, ces rochers, ces vagues .... mais que c'est beau !
Merci à toi