Vous pensiez que la cornemuse, les landes brumeuses et la culture celte étaient réservées à l'Ecosse, l'Irlande, ou à la Bretagne, détrompez vous, dans les Asturies, comme en Galice, on est en pays celte ! La culture celtique est un phénomène indigène, qui a duré plus de huit siècles, et a marqué la création de petites villes, (des castros), disséminées sur tout le territoire, ce qui est sans doute l'une des caractéristiques les plus remarquables de cette région.
Les Castros sont des fortifications, dont les pierres sont assemblées en cercle. Ces groupements de logements familiaux sont, en général, regroupés en haut d'une colline, équipés de murs et/ou de fosses, où des groupes d'humains vivaient de leurs propres ressources.
Ces peuples ancestraux, qui ont eu une forte influence, jusqu'au début du Moyen Âge, ont laissé un important héritage musical, culturel et conceptuel. Le nombre de castros de la Galice, et de l'extrême ouest des Asturies, se situerait entre 3000 et 5000.
Site de Castro de Coaña, vue de la route.
Bien que le christianisme se soit chargé de cacher et de détruire une partie du patrimoine architectural et des monuments celtes, certains exemples ont été conservés dans les villages et les montagnes de ce territoire riche en tradition.
Quelques vestiges vieux de plus de deux mille ans, sont encore présents, tels que le Castro de Coaña, ruines d'un ancien village, montrant la structure des habitations et des localités de cette culture qui habitait le nord de Cantabrique. Il se trouvent dans le Parc historique del Navía.
Les vestiges celtes de castro de Coaña : est un site archéologique de premier ordre pour connaître le mode de vie, qui prédominait dans les Asturies, pendant l'âge de fer et l'époque romaine. C'est un hameau fortifié (du IVe siècle av. JC., de l'âge du fer), composé de plus de 80 huttes, situé sur la rive gauche de la Ría de la Navia, au sommet d'une colline, entouré de murailles.
Sa principale structure de défense est précisément située au Sud, et consiste en un fossé puissant, creusé dans le substrat d'ardoise et surmonté d'une muraille. L'accès au castro se faisait par une route était pavée, de petits blocs enfoncés, et très serrés. Les jours de pluie, cela facilitait le passage. Une grande partie du fort était entourée d'une fosse, creusée dans la roche.
Le musée celte, faisant partie intégrante du site.
Le site, en forme de losange, est clairement composé de différents espaces :
L'Acropole : est une enceinte fortifiée qui couronnait la colline. De forme triangulaire, elle est entourée d'un mur dont la fonction principale n'était pas le logement. L'accès était protégé par une tour.
Le quartier Nord : Le secteur habité se déploie sous la muraille Nord de l'Acropole. Il est constitué de cabanes, pour la plupart circulaires, avec un toit végétal ou, très rarement, en ardoise. Parfois, un petit vestibule ou corridor, qui prend différentes formes (circulaire, rectiligne, entonnoir, etc.), précède l'accès à la maison. Les murs sont en ardoise avec des les angles arrondis. Les rues sont pavées et disposent d'un système de drainage. On estime que le village pouvait être habité, par quelque 1 500 ou 2 000 personnes. Les différentes constructions qui composent ces petits noyaux urbains ont certainement servi à différents usages (maisons, entrepôts, lieux de rencontre…).
Les dimensions des cabanes varient entre 4 et 6 mètres de diamètre, bien que celles plus allongées atteignent 12 mx 5 m. Les grandes devaient servir à regrouper le bétail. Elément important, dans le complexe castreño, ce sont ces bassins pour le bétail, en pierre très dure (granit) et résistants.
Peu de céramiques retrouvées à Coana, ils utilisaient beaucoup de vaisselle en bois.
On a retrouvé, également : une lame de couteau en fer, une hache, un marteau et de nombreux restes de clous, qui appartiennent sans doute à l'époque romaine. La présence de pièces de monnaie romaines, dans le castro de Coaña, est également intéressante. Le plus ancien est un denier d'argent de l'époque de César. Les plus nombreux sont de l'époque de la conquête, c'est-à-dire d'Auguste.
On peut voir des blocs de granit cubiques avec une moulure, dans laquelle un ou plusieurs bols ont été sculptés. On pense que ce sont des mortiers.
Mortier.
Moulin
Les enceintes : L'enceinte intérieure protégeait une série de maisons, au moyen de murs communs, qui devaient correspondre aux élites du peuple. L'enceinte extérieure, située au sud, était dédiée aux activités du bétail, aux métiers manuels (comme les forgerons et les potiers).
Les thermes : Dans l'enceinte destinée à l'habitation, près de la porte de l'Acropole, deux éléments de constructions font penser à des canalisations et à une sorte de piscine, un récipient en granit appelé "baignoire". Cela permet d'imaginer qu'il s'agissait de thermes, ou d'un sauna rustique. Cette baignoire, ou cette piscine, était en relation avec un canal creusé dans la roche. Un petit réservoir d'eau entre le four et la chambre principale a permis de créer la vapeur nécessaire pour prendre les bains. L'eau chaude était obtenue en déversant de l'eau sur des rochers incandescents, une coutume que les habitants prenaient aux Romains, après la deuxième guerre punique. Le culte de l'eau était très important à cette époque là.
plantes grasses poussant sur les anciennes constructions circulaires.
Stèle : Le castro de Coana possède un gros bloc de granit, grand disque d'une seule pièce, dédié à la Vierge Marie. C'est une grande stèle discoïdale, monolithique, avec des signes flous et difficiles à interpréter : R, VILLA, IA. Bien que son origine et sa signification soient inconnues, cette stèle a cependant toujours été liée au monde des croyances (culte astral au soleil ou à la lune, rituels funéraires… a été Christianisée, avec le nom de Piedra de Nuestra Señora).
Tarif général : 3,10 €.
Tarif réduit : 1,6 € (enfants de 7 à 12 ans,
Accès : facile car il est situé à une centaine de mètres de la route AS-12 à Coaña, et est bien indiqué.
Bisous.
Tout est Superbe Martine. Tes billets en plus d'être beaux sont ludiques et instructifs. Tu es un excellent prof.