Rien de tel, pour faire connaissance avec le Plateau d'Albion, que de partir à la découverte de ses champs de lavande.
Sauge sclarée mélangée dans de la lavande.
Donc, avant qu’ils n’attaquent la moisson des lavandes, il nous fallait faire un dernier safari photo, après une quarantaine de kilomètres, et la traversée de beaux cols. Elle est belle notre Provence, en ce moment. Partout sur le plateau d’Albion, les champs de lavande, camaëu bleuté, se sont colorés d'une parure étincelante, contrastant avec la verdure des chênes, le jaune doré des céréales...
Une allée sinueuse s’esquille des sous-bois, et soudain, le mauve nous pétille au visage. Des corbeilles de lavande se balancent dans le frémissement du souffle du vent. Il flotte, dans l'air, un parfum agréable, les effluves de lavande, assaillent nos narines. Quelques derniers papillons batifolent encore, avant la moisson.
Les nombreux champs lavandes, à Revest du Bion, comme à St Christol, font tâche, et illuminent le plateau d’Albion, avec toujours en fond de décors, le Mont Ventoux qui se détache, au loin, sur le bleu azur du ciel, parsemé de quelques nuages.
En fond de décor le majestueux Mont Ventoux.
Revest-du-Bion est un petit village, tranquille et fleuri, du plateau d'Albion (Alpes-de-Haute-Provence), aux confints du Ventoux et des monts des Baronnies, de la Drôme provencale et du Luberon. Entouré de grands bois de chênes blancs, de pins, de hêtres et de champs de lavandes, il se tient à l'écart des grandes voies de circulation, sous un des ciels les plus purs de France.
L'église de Revest du Bion, fondée au XI° siècle.
La fête de la moisson a lieu le 1er début d'août, pour ceux que cela intéresse. De grandes chances, de pouvoir admirer, par la même occasion, des champs de lavande encore en fleur.
Fête de la moisson le 1er dimanche d'août.
Dans cette partie du plateau d’Albion, beaucoup moins de chasseurs d’images, que sur le territoire de Sault, une région encore un peu épargnée par l’invasion des touristes, qui viennent souvent par cars entiers, comme les Chinois.
Nous avons choisi de laisser notre voiture à proximité d'un champ de lavande, pour faire une pause repas, au midi.
Il nous fallait, ensuite, faire une petite balade digestive, et partir à la découverte de notre balade parfumée et colorée.
Lors de notre randonnée nous admirons les milliers d'abeilles qui butinent dans les champs de lavande, sans prêter attention à nous.
Un concert de cigales va nous accompagner, aussi, toute la journée !
Même si nous venons tous les ans, dans la région du Plateau d'Albion, et encore il y a 15 jours (sur Sault), c’est à chaque fois l’émerveillement, devant les couleurs inhabituelles et douces de ce paysage fantastique !
Le saviez-vous que cette couleur violette symbolise : la pureté, la méditation, la spiritualité, mais aussi le mysticisme... Elle aurait le dont d'apaiser les angoisses, et les colères, on se sent plus zen ! Ceux qui sont attirés par cette couleur, aiment le mystère, l'insolite, ils se complaisent dans la solitude et dans le rêve, (c'est en grande partie vrai, pour ma part !)
La Provence sait vraiment nous hypnotiser, quelques soient les saisons ! Si vous voulez assister à un tel spectacle, dépêchez-vous car la récolte de la lavande a déjà commencé, et il vous faudra alors attendre l'an prochain, pour admirer un tel spectacle !
Sur le plateau d’Albion, les champs de petits épeautres voisinent, bien souvent, avec la lavande et le lavandin.
Champs de petits épeautres et au fond des champs de lavande.
Quand vient l’été, c’est un éblouissement, un chant de couleurs et de senteurs. Les paysans sont aussi les peintres de notre paysage provençal !
Un mas de pierre, apparaît en fond de décor.
Souvent synonyme de vacances, le début de l’été, et plus particulièrement le mois de Juillet, est souvent la saison la plus dure, pour les agriculteurs de notre belle campagne provençale.
Champs de petits épeautres, sur Revest-du-Bion.
Sous des chaleurs caniculaires, arrive le mois des moissons, où leurs tâches journalières abondent, malgré la modernisation des moyens. Il n’est plus d’actualité de ramasser, manuellement, cette plante odorante, et emblématique de nos territoires. La mécanisation est venue apporter plus de confort à ce dur labeur.
Toutefois , lorsque la plante n’a pas atteint la hauteur suffisante pour le matériel de ramassage, ou sur des pentes trop élevées, il est nécessaire de retrouver les gestes ancestraux et la main d’oeuvre indispensable. On comprend aisément la différence du concept et la limite de la machine qui, bien que plus rapide et performante, ne s’adapte pas toujours à chaque relief de terrain. Enfin, les plus beaux bouquets sont encore coupés manuellement à la faucille.
Pendant ce mois de juillet, peu de place pour les diverses distractions estivales, période la plus importante dans la vie des paysans.
Un travail pénible et harassant les attend, avec de longues et chaudes journées.
En Provence, la moisson du blé et des céréales se fait, en général, en parallèle de celle de la lavande. Ces cultures, dominantes, n’effacent pas pour autant les autres qui se réservent un espace dans les autres saisons, comme : les tournesols, la vigne, et l'oliviers…
Épuise par la chaleur et le dur labeur d’une journée d’été, un repas, accompagné par le chant des cigales, les agriculteurs provençaux se retrouvent, à la nuit tombée, pour décompresser.
Ils profitent d’une fraîcheur passagère, pour discuter de leur journée passée et de leurs péripéties, en envisageant, déjà, celle du lendemain.
C’est ainsi que les gens de la terre vivent au rythme des saisons, et perpétuent l’équilibre salutaire de leur vie et de leur tradition.
Une distillerie de lavande à Apt.
L'art de la distillation : Les huiles essentielles sont obtenues par distillation à la vapeur d'eau. Les tiges et les fleurs sont soigneusement tassées dans un vase de façon à ce que la vapeur qui va les traverser, ne puisse emprunter de chemins préférentiels. La vapeur d'eau entraîne l’huile essentielle et ce mélange gazeux est récupéré puis condensé. Il est ensuite déversé dans un essencier ou il décante. L'huile essentielle, plus légère, surnage. L'eau distillée aromatisée par les traces de cette huile est l'hydrolat.
La lavande aspic (Lavandula latifolia), à larges feuilles blanchâtres, est une plante des étages méditerranéens. La lavande fine (Lavandula angustifolia) à feuilles étroites, est quant à elle plus montagnarde (jusqu'à 1500 m d'altitude). Le lavandin, lui par contre est un hybride des deux, et beaucoup plus productif.
L’huile essentielle de lavandin est surtout utilisée pour la parfumerie fonctionnelle (lessive, savon, parfum d’ambiance), celle de la lavande principalement dans la parfumerie alcoolisée, très présente dans les parfums pour hommes, et femmes , la cosmétique et l'aromathérapie. L' huile essentielle de lavandin, est moins chère et produite en plus grande quantité. Les rendements en huile essentielle de lavande sont variés, mais peuvent atteindre environ 15 kg par hectare, et 80 kg pour le lavandin.
Un âne nous accueille à la distillerie.
Avant le retour, nous ferons une escale, agréable et reposante, au bord de la D218, à la chapelle Notre-Dame de l'Ortiguière (12e s.). Contrairement aux fonds des vallées, la température ici, à 880 m d'altitude était très agréable, pas plus de 26°, alors que dans la plaine cela avoisinait les 34-36°.
Il ne subsiste rien de la construction primitive détruite à la fin du XIVe siècle. Elle fut reconstruite en 1665, après la découverte d’une statue de la Vierge dans les décombres. C’est à ce moment que lui fut adjoint un ermitage. Elle devient alors un lieu de pèlerinage très fréquenté où des miracles se produisirent. On s’y rend encore aujourd’hui pour la fête des fruits de la terre au mois de mai. De l’église d’origine, il ne subsiste que quatre consoles en forme de têtes d’atlante.
Ce lieu de culte servit, à partir du 17e siècle, de sanctuaire à répit. Un sanctuaire à répit est un type de lieu saint rencontré dans les pays à tradition catholique. Selon la croyance populaire en certaines provinces, le « répit » est, chez un enfant mort-né, un retour temporaire à la vie le temps de lui conférer le baptême, avant la mort définitive. Ayant été baptisé, l’enfant pourra de ce fait entrer en Paradis, au lieu d’errer éternellement dans les limbes, où il serait privé de la vision de Dieu. Le répit n’est possible qu’en certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge, dont l’intercession est nécessaire pour obtenir un miracle.
L'ermitage, de ce sanctuaire, a été transformé en gîte pour les excursionnistes. Depuis 2005, il est géré par l'association Alpes de Lumière. Des tables de pique-nique et barbecue, sont mis à la disposition des gens de passage.
Depuis l'ermitage, la vue sur l'horizon offre un panorama, qui embrasse tout le plateau d'Albion avec, en font de décor, le majestueux Mont Ventoux.
Partout où notre regard a pu se poser, tout était propice au calme et à l'émerveillement : des champs de lavande, de blé et petits épeautres, à profusion...
J'espère que cette balade, sur le plateau d'Albion, vous aura plu, et que le dépaysement aura été aur rendez-vous, comme il l'a été pour nous, aussi ! On attend avec impatience, l'an prochain, pour y retourner et pouvoir admirer à nouveau ces merveilles de la nature ! Merci à vous, de passer régulièrement sur mon blog, pour suivre nos aventures ;) À bientôt !
Plus d'informations sur le Luberon sur :
Laissez-vous tenter par le Luberon. Des villes et villages perchés à la vue incroyable, dont Gordes, l'un des plus beaux villages de France, des sentiers d'itinérance de toute beauté, un patrimoine historique remarquable et une gastronomie reconnue ...
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Gilbert