Comment imaginer notre belle région de Provence, sans ces champs bleus de lavande, qui ondulent jusqu’à l’horizon, et nous embaument, l’été venu.
Les raies de lavandes envahissent la campagne, comme une vague qui s'engouffre dans les reliefs, et épouse toutes les formes du terrain.
Au printemps en Provence la lavande verdit, le coquelicot rougit, on efface l’hiver pour ne songer qu’à l’été qui arrive à grand pas. Des taches rouges dans nos champs de lavande, et notre moral remonte !
C’est le signal des beaux jours, d’une vie plus paisible, d’un retour vers la nature. Toutes les couleurs de la Provence viennent illuminer nos yeux ébahis, sur ce spectacle, tant renouvelé au fil des ans.
Des trainées mauves de la lavande traversent la campagne provençale en ce début d'été.
Son odeur, si caractéristique, en été, crée le lien et l’identité des terroirs de la Provence.
On la trouve dans les monts des Alpes-de-HauteProvence, les massifs des Hautes-Alpes, les plateaux du Vaucluse (région de Sault), les montagnes de la Drôme, et tout particulièrement le plateau de Valensole dans les Alpes-de-Haute-Provence entre Manosque et Moustiers Sainte Marie.
Nous aurons le plaisir de pouvoir admirer, mi-juin, dans le Luberon, les premiers champs de lavande en fleur.
Ceux du plateau de Sault et de Valensole, sont plus tardifs et ne seront, en pleine fleur, qu'à partir de la mi-juillet. A leurs pieds pousse la véritable lavande fine, dont le bleu reste toujours intense. Symbole de la Provence, elle a trouvé là son terroir de prédilection.
Plateau de Sault et ses champs de lavande.
Ces champs de lavande s'enfoncent, dans le relief vallonné, avec le Mont Ventoux,
... ou les Dentelles de Montmirail, en toile de fond.
Comment ne pas tomber, aussi, sous le charme d’une borie, perdue dans l’immensité bleu...
...ou d’un arbre isolé dans les longues rangées, comme banni par tous les autres arbres qui vivent le plus souvent en groupe.
Au mois de juillet juste, avant la moisson, cette belle lavande, à l'infini, crée une atmosphère enivrante, et colorée.
Seule l'abeille aura les faveurs de dame lavande, cette entente engendrera le fameux miel de lavande que je vous conseille fortement, (le meilleur à mon goût !)
En cette saison estivale ces champs, tout bleus, attirent les photographes et les touristes (de nombreux chinois), qui viennent se faire prendre en photo, et cueillent quelques brins malgré l'interdit !
Début juillet commencent les premières coupes de lavande, cela peut durer jusqu'à la mi-août. La lavande devient la reine des fleurs. Sa moisson s’accompagne aujourd’hui des plus belles festivités.
À l'origine, la cueillette de la lavande était effectuée à la main, à l'aide d'une faucille, par des bergers, ou des paysans, sur les hautes terres de Provence, couvertes de lavande sauvage, dont la dissémination était favorisée par le pâturage intensif des moutons. Lorsque la lavande a commençé à être cultivée, vers le milieu du XIXe siècle, cela se faisait sur des terrasses escarpées, souvent éloignées du domicile.
Les meilleures terres étaient alors réservées aux cultures de céréales et aux plantes vivrières. La récolte manuelle à la faucille, de "l'or bleu", perdure jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. Ce travail était pénible, la tâche malaisée, en raison de la pente des terres, de la nature du sol, de l'éloignement des parcelles, des difficultés d'accès.
C'était essentiellement l'affaire des femmes. Elles partaient très tôt dans la montagne, entre 5 et 6 heures du matin, avant de faire les travaux du ménage et de la ferme, et mangeaient souvent dans un cabanon au milieu des champs. En cas de nécessité, on faisait appel aux enfants. Longtemps, donc, la récolte de la lavande restera une affaire familiale.
Puis, les besoins grandissant, on fait appel à des travailleurs venus de l'extérieur : d'abord des gens originaires des régions voisines, puis des travailleurs étrangers (saisonniers espagnols, italiens). Un bon coupeur récolte de 500 à 600 kg par jour. Métier difficile, ingrat : il faut gravir les pentes parfois difficiles, œuvrer pendant de longues heures sous un soleil ardent puisque la récolte s'effectue en plein été.
De nos jours, la machine remplace l'homme dans les champs de lavande. Personne ne regrette ce travail harassant sous la canicule. La première machine à faucher est utilisée en 1958. Le travail est moins soigné, les plants sont parfois endommagés, mais le travail mécanique est plus rapide, moins pénible et exige moins de main-d'œuvre.
La machine transforme la culture de la lavande : il est impossible d'y recourir lorsque les pentes sont trop importantes ou dans des terrasses trop étroites et inaccessibles autrement qu'à pied. On abandonne donc les terrasses escarpées au profit de terres plus accessibles.
Il faut également planter en lignes espacées, permettant le passage de la machine. On continue cependant de couper à la faucille lorsqu’il s'agit de cueillir des fleurs pour confectionner des bouquets ou lorsqu'on veut récolter les graines des plants vigoureux qu'on a sélectionnés en espérant qu'une fois semées elles donneront à leur tour de beaux pieds, sains, florifères.
Séchage et distillation : Les fleurs coupées sont mises à sécher, liées en gerbes, avant d'être envoyées à la distillerie. Les bouquets sont séchés dans des hangars bien ventilés. La distillation permet d'extraire l'huile essentielle de la plante. Une huile essentielle est un complexe naturel de molécules volatiles et odorantes, sécrétées par une plante.
Pour extraire cette « huile », la substance végétale est déposée dans un alambic où de la vapeur d'eau est injectée. Cela provoque l'éclatement des cellules végétales, la vapeur se charge des molécules huileuses et passe à travers un récipient réfrigérant pour provoquer la séparation des molécules huileuses et des particules d'eau. On recueille ensuite l'« huile » qui flotte à la surface de l'eau.
Ces dernières années toutefois, on note en Provence une diminution d'environ 40 % de la culture de lavande, à cause de la concurrence des lavandes de Bulgarie ou même des États-Unis. Il existe encore 400 exploitations couvrant environ 3 000 hectares, produisant 50 tonnes d' huile essentielle de lavande. La culture des lavandins s'étend sur 13 000 hectares, pour 2 000 entreprises et fournit entre 800 et 1 000 tonnes d'huile essentielle de lavandin, chaque année.
Lavandes et Lavandins :
Il existe de très nombreuses variétés de lavandes. Près d’une cinquantaine ont été répertoriée de par le monde. Seulement quatre ou cinq, d’entre elles, sont courantes. Les espèces que l’on retrouve le plus souvent en Provence :
- La lavande vraie ou lavande fine
- L’aspic, appelée aussi grande lavande,
- Le lavandin : hybride issu de la pollinisation de la lavande vraie et de l’aspic. Il est aussi appelé grosse lavande ou lavande bâtarde.
Lavande, Utilisation et Produits :
Sauvage sur les collines ou disciplinée sur les vastes étendues des plateaux de Sault ou du Valensole, la lavande domestiquée par l’homme, apporte santé, et plaisirs, à ceux qui ont appris à la reconnaître, à la connaître et à l’utiliser. Sur les terrasses, dans les jardins, la lavande trouve toujours sa place. Elle s'enracine dans un sol si difficile, avec peu de terre et tant de cailloux, que trop d'attention souvent la perturbe.
Ses senteurs fraiches, sont idéales pour parfumer le linge brodé, dormant dans nos armoires. Nos ancêtres, en Provence, parfumaient les armoires et éloignaient les insectes avec de la lavande séchée. Son huile essentielle (ou essence), viendra nous relaxer, jusque dans le bain. et nous apportera de nombreux bienfaits. Son essence est un déodorant puissant : il en suffit de quelques gouttes, dans un diffuseur, pour éliminer les mauvaises odeurs.
En Provence le culte de la lavande est partout présent. Vous pourrez, même, déguster des crèmes glacées à la lavande. C'est un mythe incontournable, de notre terroir, qui permet, à tout visiteur, d'emporter un morceau de notre belle Provence, qui restera, longtemps, dans ses mémoires ! D'ici quelques jours c'est dans la région de Sault, (pays de la lavande), que je vous emmènerai. A bientôt et merci d'avance pour vos commentaires !
Pour en savoir plus sur les caractéristiques de la lavande, veuillez consulter le site :
http://luberon.fr/luberon/parc-naturel-regional/flore/annu+lavande-aspic+2293.html