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Nombreux, en Provence, sont ceux qui ne connaissent que le Colorado Provençal, de Rustrel. Pourtant la région du Luberon, entre maquis et forêts renferme, au sein de ses collines, d'autres terres d'ocre à découvrir,  au fil des nombreux sentiers.

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A l’écart des sites très fréquentés, le massif des ocres de la Bruyère,  est un lieu privilégié pour une randonnée, au cœur d’une exploitation ocrière abandonnée. Loin des secteurs connus, c'est un condensé de merveilles naturelles et de patrimoine rural, entre pays des ocres, cultures, chênaies et garrigues.

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Un curieux voyage, des couleurs plein les yeux, et une balade au milieu de paysages à vous couper le souffle ! Situés entre  le  célèbre Colorado Provençal de Rustrel, et les falaises de Roussillon, le site des ocres de la Bruyère, est moins connu, mais tout aussi spectaculaire. C’est grâce au travail d’habitants et de randonneurs bénévoles de Villars que certaines sections de vieux sentiers, ont pu être récemment mises en valeur. Leur combinaison permet d’offir un itinéraire qui traverse le massif ocrier, de La Bruyère, et chemine ensuite au pied des Monts-de-Vaucluse

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Pour mémoire, l’ocre est composé d’argile et d’oxyde de fer ou de manganèse. Cette précision chimique ne rend pas compte de cette beauté de la nature. Les coloristes comme Van Gogh ne s’y sont pas trompés, ces couleurs sont magnifiques et le contraste saisissant !

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Comme un conte de fée, nous partons à la découverte des vestiges des anciennes carrières, ayant servi il y a quelques années de champignonières.

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On se fait tout petit  devant l’entrée d’une « cathédrale », les anciennes galeries des carrières sont aussi hautes que les voûtes gothiques de Notre-Dame.

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On pénètre dans les entrailles des différentes galeries, aujourd'hui abandonnées, dans la pénombre… on foule les transepts, on chemine à la lueur des torches. 

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Nous sommes devenus des petits explorateurs, intimidés devant tant de beauté…Nous n'osons pas nous aventurer trop, à l'intérieur, en raison du risque d'effondrement. 

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Ces paysages, parmi les plus remarquables du département de Vaucluse, sont aussi l’expression de la mémoire de l’exploitation par l’homme, de ces ressources naturelles, importantes pendant tout le XIXe siècle. 

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En effet, les parois qui marquent le paysage ne sont pas, en général, naturelles. Elles sont le résultat de l’exploitation passée de l’ocre, en carrières à ciel ouvert. Un paysage façonné par la main de l’homme, et sur lequel la nature reprend progressivement ses droits. 

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Ce sont des sédiments, d’origine marine, datant du Crétacé, qui, par lessivage et altération, sous un climat de type tropical, ont donné naissance aux ocres. Ils sont formés à 90 % de sables et d’un pigment, présentant des propriétés colorantes, inaltérables, dont l’utilisation remonte à la plus haute Antiquité. 

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La nature, au cours des millénaires, a transformé les sédiments en un matériau : l'ocre,  que l'homme a su utiliser depuis les temps les plus anciens, jusqu'à nos jours.

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Même si aujourd'hui les colorants de synthèse, moins onéreux, ont entrainé la disparition de cette industrie, les carrières d'ocre abandonnées, resteront longtemps dans les mémoires.

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Nous nous enfonçons, ensuite, dans un petit canyon, aux multiples couleurs !

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Un peu plus loin, nous surplombons un cirque d’ocre, étonnant !  

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Nous sommes, ici, en présence d’un paysage insolite, qui étonne par ses couleurs chaudes de la terre, avec toutes les
nuances, pouvant aller, du jaune au rouge, en passant par le blanc, ou le vert.

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Les mille nuances de l'ocre, sous le soleil de Provence, et sa lumière dorée, intensifie les contrastes entre le bleu du ciel et le vert intense de la végétation naturelle ou des cultures.

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Nous nous retrouvons devant des buttes, étonnantes, sculptées par l'érosion et le temps. 

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Imposantes, aux lignes ondoyantes, on croirait des animaux préhistoriques endormis !

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Au détour d'un chemin, nous tombons sur les vestiges d'une ancienne exploitation, une industrie qui fut très prospère, à l'époque...

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Au milieu d’espèces végétales telles que les cistes à feuilles de sauge, ou à feuilles de laurier, nous trouvons des pins sylvestres, avec leurs cimes rougeoyantes, et des pins maritimes, qui s’élancent droit vers le ciel. Certaines années de grande sécheresse, certaines espèces peuvent même ne pas apparaître. En revanche, la moindre précipitation entraîne une explosion de vie !

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De nombreuses espèces, souvent protégées, comme les amphibiens, fréquentent le site dans la mare, du lieu-dit « le trou des américains ». Ce point d'eau, artificiellement créé du temps de l’exploitation des gisements d’ocre, est aujourd’hui un lieu idéal pour contempler la faune sauvage, dès lors que l'on s'arme de patience et de discrétion...Ce secteur de sables, ocres et gypses, est l’un des plus riches du département en amphibiens, sur le plan de la diversité et de la rareté des espèces abritées. 

DSC_0939"Le trou des américains".

Il est très fréquent de voir des traces de chevreuils et de sangliers, dans les sables colorés.

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Nous observons, aux alentours, le vol de quelques guêpiers. Ces oiseaux ont trouvé, dans les falaises sableuses et ocreuses, un endroit idéal pour y creuser leurs nids.

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Au retour nous admirons les superbes vues sur Saint Saturnin les Apt et les Monts de Vaucluse.

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Encore une journée, haute en couleur, un spectacle inoubliable, loin de la foule des touristes, dont on ne se lasse pas !