Situé au-dessus du village perché de Bonnieux, et non loin de la forêt des cèdres, nous découvrons l'enclos des bories, tout aussi exceptionnel que son frère plus connu, à Gordes : le village des bories.
Sur la carte IGN au 25000e, le site est désigné comme "Village Gaulois". Les Celtes auraient peut-être habité ici.
Les vestiges retrouvés sur le site ne permettent cependant pas de remonter le temps au-delà du XVesiècle.
Les bories actuellement visibles datent de la seconde moitié du XVIIIe et du XIXe siècle (des tessons de céramique ont été retrouvés). Elles ont été construites lors des grands défrichements de la fin de l'ancien Régime et après la Révolution.
Par contre, la construction la plus récente du site semble bien être la maison, située au centre du village, et qui aurait été construite à la fin du XIXe siècle.
L'abandon du site date certainement des années 1920 ou au plus tard après la 2e Guerre mondiale lors de l'exode rural.
Le site, de 4 ha, autrefois hameau rural voué au pastoralisme, a été abandonné depuis des lustres et a été défriché par son propriétaire depuis 2004. Ce défrichage a fait apparaitre une vingtaine de constructions, patiemment restaurées.
Le terme borie est une ancienne désignation de domaine agricole, ou ferme dans la langue des pays d'oc, à l'ouest du Rhône. Le terme a été repris dans la deuxième moitié du XIXesiècle par les érudits provençaux pour désigner des cabanes en pierre sèche, existant dans les campagnes de Provence. Il a été popularisé à partir des années 1960 par les guides touristiques et notamment par le parc naturel régional du Lubéron où, à ce jour, 1610 bories ont été répertoriées.
En effet le village des bories a eu pendant très longtemps, comme utilité première, celle de complexe agro-pastoral. Le lieu a servi d'habitats saisonniers pour les bergers et agriculteurs qui utilisaient les bories comme granges, bergeries ou abris, travaillant souvent loin de leur ferme.
Le village est organisé sur deux terrasses séparées par un mur imposant. Chaque zone possède une aire de battage des céréales aménagée sur une grande dalle calcaire.
Aire de battage.
Certaines bories, en plus de posséder un aiguier alimentant, à travers une rigole, ont aussi une citerne creusée dans le roc. Dans une autre partie du site, l'alimentation en eau était assurée par un puits d'une profondeur de sept mètres.
Citerne creusée dans le roc.
Ces cabanes sont construites en pierre, provenant de l'épierrement des champs alentour. On peut y admirer différents types de bories, allant de la simple borie circulaire, à une intéressante borie double.
Borie double
Un grand enclos rectangulaire dont l'entrée s'effectue au travers d'une borie a été identifié comme étant un rucher. Les niches aménagées dans les murs de l'enclos abritaient les ruches.
Chaque borie possède sa particularité au niveau de sa construction ainsi que de l'utilisation qui en était faite. Bien que la technique de construction soit la même pour toutes : l'encorbellement. Les pierres plates sont posées à plat, avec une légère inclinaison, vers l'extérieur.
Chaque rangée de pierre dépasse légèrement vers l'intérieur par rapport à la précédente. L'épaisseur du mur, le centre de gravité de chaque pierre judicieusement repartie, puis le contrefort du mur opposé, empêche l'effondrement.
Dans les constructions rectangulaires, le faitage est constitué de dalles plates. Il est possible de trouver des bories de forme circulaire, rectangulaire, possédant deux chambres ou bien encore possédant des fenêtres très proches de la forme des meurtrières ! Ces dernières laissent supposer qu'il existait une place forte au village.
Depuis cet endroit du site on a effectivement une vue panoramique exceptionnelle sur les environs, notamment la vallée du Calavon et le Mont Ventoux.
Tarif: 5€ à partir de 12 ans, Tarif de groupe: 4€ à partir de 15 personnes. Dernière visite à 18H.
Billet d'entrée valable pour les visites suivantes, pensez donc à le conserver.
Accès pédestre à partir du camping de Bonnieux (Camping environ à 500 m), ou accès par la route de la Forêt de Cèdres. Itinéraire fléché.
Merci d'avance pour vos commentaires, à bientôt.
Comme toujours tes billets sont bien documentés et agrémentés de fort jolies photos. Venir dans ton espace est un bien-être. Merci pour le temps que tu donnes pour alimenter ton blog ... j'apprécie beaucoup.
je vois bien ce village de Bonnieux lorsque je me rends à Avignon. Comme il est perché on le voit de loin et il faudra bien un jour aller le voir. Je ne savais pas qu'il y avait tant de bories. Nous en avons aussi en Haute Provence mais pas autant que dans le Vaucluse.
Une petite anecdote. Lorsque j'étais ado j'étais Guides et nous étions allés camper en plein Février dans un borie. C'était du côté de Gordes. Nous étions entassées les unes sur les autres dans nos duvets et nous grelottions. Il gelait à pierre fendre. Bien figures toi, que la monitrice en chef nous a fait lever à 2H00 du matin pour courir en rond autour du borie pour nous réchauffer. C'était l'éducation à la dure !
Belle fin de journée Martine. J'espère que vous n'avez pas trop froid. Ici, on nous annonce de la neige .... mais pour l'instant rien du tout.
Je t'embrasse.