Le Doubs et le Jura regorgent de cours d'eau, sources et cascades remarquables. Après la source de la Loue, je vous emmène aujourd’hui, aux sources du Lison, un site grandiose de cascades, grottes et de falaises. Nous l'avons découverte, alors que nous nous baladions à Nans-sous-Ste-Anne, petit village franc-comtois situé dans le Doubs. Nous avons donc garé notre voiture sur le parking à la sortie du village, puis nous avons suivi la rivière du Lison, jusqu'à sa source.
Impressionnante, elle se transforme en cascade et semble jaillir de la falaise. Comme la source de la Loue et sa cascade que je vous ai montrées, dans mon dernier article, la source du Lison n'est pas à proprement parler une source ; il s'agit en fait d'une résurgence, ce qui explique le débit déjà important dès la naissance du cours d'eau.
Cette résurgence est l'un des plus vastes réseaux de spéléologie de France. C'est, après la Loue, la plus puissante résurgence du Jura ; elle débite déjà 600 l à la seconde, en basses eaux, et le spectacle est particulièrement beau après la pluie.
C'est à proximité de Nans-sous-sainte-Anne, dans un beau cadre verdoyant, au fond d'une reculée, que la rivière du Lison prend sa source. Elle est alimentée par les eaux du plateau calcaire qui la domine et par de nombreuses fissures qui ont creusé des galeries souterraines, typiques du relief karstique du Jura.
Nous découvrons d’abord la source par le bas, mais n’omettez pas d’accéder à sa partie supérieure. Un passage creusé dans la roche vous permettra d’aller découvrir l’entrée de ses galeries. Pour pénétrer dans la grotte, nous passons sous le tunnel percé dans le roc, qui conduit à une plate-forme appelée la Chaire à prêcher.
La cascade, qui jaillit d’une grotte, ne tarit jamais.
Différents points de vue sont accessibles par des cavités, dans la roche, qui permettent de grimper plus haut que le niveau de l'eau, afin de mieux voir d'où sort la source, avant de se transformer en cette jolie chute.
Par contre, on rencontre un petit passage délicat en montant dans la cavité de la grotte, au-dessus de la source, assez raide, étroit et glissant, à cause de l'humidité, et surtout dans le noir ! (mieux vaut avoir une lampe). Je ne crois que j'aurais fait un bon spéléologue !
Passage très étroit, qu'il faut franchir, glissant et dans le noir.
Les eaux souterraines font ensuite un saut dans une grande vasque, dans un vacarne étourdissant !
Le réseau souterrain, entièrement noyé, a été exploré par les spéléologues plongeurs sur 1018 m. Le siphon de la résurgence a une profondeur de 29 m.
Cette source restitue l'eau, s'infiltrant sur le plateau de Champagnole, soit un bassin drainant de 114 km2
La rivière du Lison traverse ensuite le charmant village de Nans-sous-Ste-Anne et continue ensuite son parcours sur 25 kilomètres, avant de se jeter dans la Loue.
On peut voir d'anciennes canalisations, et murets, d'un siècle lointain, à proximité de la cascade, et derrière ces murets, on est surpris de ne plus entendre la chute d'eau, pourtant juste à côté.
La source reste, pour les espèces animales et végétales, un havre de paix aux splendides couleurs. La qualité des eaux et de l’air à cet endroit fait qu’on y trouve encore certaines espèces rares, comme : le Chabot et le Blageon, la Lamproie de Planer ou encore l’Ecrevisse à pieds blancs pour le milieu aquatique. Des oiseaux rares et en voie de disparition, comme le Faucon pèlerin, le Hibou Grand duc. Le Martinet à ventre blanc et le grand corbeau nichent dans les falaises du site.
La source du Lison incarne tout à fait les paysages du Jura, encore préservés, à la beauté authentique. La qualité de l’air y est d’une pureté incroyable !
Les eaux du plateau supérieur tombent dans le Creux Billard, qui sera le dernier point de notre randonnée, une véritable curiosité naturelle à voir absolument !
Il nous a fallu gravir une centaine de marches avant de parvenir à une plate-forme dominant un trou d'eau, enserré dans une sorte de gouffre, à ciel ouvert, dont les parois étaient percées de cavités (explorées par des spéléologues).
Le Creux-Billard correspond à une vaste salle souterraine dont la voûte s'est effondrée. Le puits actuel fait plus de 80 m de hauteur. En haut de ce puits débouche le ruisseau du Lison-Haut en provenance du Pont du Diable. Les eaux de ce ruisseau ne franchissent le seuil pour tomber dans le Creux-Billard qu'en période de crue. Autrement, les nombreuses pertes, situées le long de son cours, absorbent les eaux.
Les eaux de crue se jettent dans le puits par deux cascades successives. Les eaux alimentent donc le lac au fond du gouffre, par une cascade extérieure, et une cascade souterraine, qui alimente une résurgence au fond du lac. Le lac se déverse, ensuite, dans une perte qui communique, 30 m plus bas, avec la source du Lison.
Le site du Creux Billard impressionne pour le cirque qu’il forme devant nous, pour la sonorité qu’il offre au chant des oiseaux et pour les grottes que l’on peut distinguer. De plus on ne peut qu'être songeurs, en pensant qu’elles ont été habitées par des hommes préhistoriques.
Je retrouve dans ces paysages préservés et très verts, du Doubs ou du Jura, le même genre de cours d'eau et cascades quand Auvergne, où nous nous étions baladés, pendant nos vacances de cet été. Et sans oublier le parallèle gastronomique, avec ses spécialités à base de fromage ! La visite s’achève là, il ne nous reste plus qu’à rejoindre le parking et Nans-sous-sainte-Anne, pour aller déguster un savoureux Comté.
Merci pour votre visite et pour cette gentillesse que vous apportez en venant voir mes reportages. Vous pouvez aussi me laisser un petit commentaire, cela me fera plaisir, à bientôt !
Suite : Arc et Sénans - les Salines Royales
Mais ce n'est pas possible, vous avez collectionné toutes les sources des rivières jurassiennes ! Je me demande si celle-ci n'est pas la plus surprenante ...
Amitiés