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Il est des paysages que l’on ne peut admirer, sans avoir le souffle coupé. Les forts de l’Esseillon, à plus de 1500 m d'altitude, sur la commune d'Aussois, sont de ceux-là.

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Lorsque l’on serpente dans la vallée de la Maurienne jusqu’à apercevoir enfin, derrière une rangée de sapins, la lourde masse des bâtiments accrochés à la crête calcaire, d’un verrou glaciaire, on est empreint d’une réelle émotion !

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Intrigué, émerveillé, les questions se bousculent dans notre esprit. Sommes-nous en présence d’une forteresse ? Quelle peut bien être son histoire ? En réalité, ces forts n’étaient que des casernes de frontière. Au sommet d’une barrière naturelle, cet obstacle empêchait l’accès à la Haute-Maurienne et au col du Mont Cenis.

 

 

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Longue de trois kilomètres pour 250 m de dénivelé, cette barrière se compose de 5 forts. Construits  à l'époque où la Savoie faisait partie du royaume de Sardaigne, les forts de l'Esseillon ont été baptisés des noms des souverains de sardes et de leurs épouses : la redoute Marie-Thérèse, le fort Victor-Emmanuel, le fort Charles-Félix, le fort Marie-Christine et le fort Charles-Albert inachevé.

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Construits par les souverains de Savoie entre 1820 et 1850, sur un socle rocheux naturel, ils avaient pour mission de surveiller la route traversant la vallée de la Maurienne dans les Alpes en direction de l’Italie. Ces vestiges exceptionnels étaient, au XIXe siècle, des lignes de défenses, de la Maison de Savoie, contre une éventuelle invasion française.

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Lors des périodes de paix, les forts accueillaient des garnisons et servaient essentiellement de prison militaire. La vie militaire assez austère était rythmée par les tours de garde et l’entrainement. Les soldats vivaient ainsi assez isolés surtout en hiver. 

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Après l’unification de la Savoie à la France, en 1860, c'est le déclin des géants, les forts perdent de leur utilité. Le fort Charles-Albert sera totalement détruit et le fort Charles-Félix en partie. Les forts rejoignent les rangs de l’armée française. Ils seront occupés pendant la seconde guerre mondiale par des tirailleurs marocains comme en témoigne les enseignes de leur bataillon dessinées sur les murs.

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Aujourd’hui réhabilités et classés monuments historiques,  les forts ont été rachetés par la commune d’Aussois et d’Avrieux qui leur ont redonné vie. Aujourd’hui 3 parcours permettent de découvrir ce site, majestueux et chargé d'histoire, librement.

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En effet, ce village-station, de sports d’hiver et d’été, situé aux portes du Parc National de la Vanoise, a souhaité reconvertir ce site, afin de diversifier son offre touristique. C'est aujourd’hui un lieu de balades idéales pour tous, ainsi que le point de départ de nombreux circuits pédestres.

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DSC_8634Un autre fort, à l'abandon.

Située au Sud-Est du département de la Savoie en Rhône-Alpes, la Maurienne est l'une des plus longues vallées alpines, plus de 120 km.

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Large vallée ouverte, elle fut historiquement une importante voie de communication, au cours des siècles, facilitant le passage des bergers, pasteurs, pèlerins,  colporteurs ou militaires.

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Actuellement, cette vallée reste encore un axe de transition important vers l'Italie avec le percement du tunnel ferroviaire du Mont Cenis, de Modane à Bardonnèche, en 1870. La vallée est, aussi, largement ouverte sur l'Europe, avec l’ouverture du tunnel routier du Fréjus en 1980 et à la construction de l’autoroute A43 à la fin des années 1990.

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De plus, le projet d’une ligne ferroviaire Lyon-Turin à grande vitesse, incluant le transport des camions sur train, place la vallée de la Maurienne sur un axe de communication européen stratégique.

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Tout proche des forts, une belle balade familiale, à la cascade Saint Benoît, au pied du massif de la Vanoise, vous apportera un peu de fraîcheur. Elle se situe près des villages d'Avrieux et d'Aussois, et possède même une aire de pique nique et de repos.

DSC_8640-2La cascade Saint Benoit. 

Nous y sommes allés durant le mois d'Août, où il faisait assez chaud et ne le regrettons absolument pas ! On peut l'apercevoir depuis la route mais il suffit de stationner sa voiture et de descendre par un petit chemin pour découvrir cette cascade de 90 mètres de haut ! Avancez sur environ 150 mètres le long du ruisseau qui découle de la cascade et au détour d'une butte vous découvrirez cette belle cascade. On voit que le lieu est connu des locaux et des touristes, qui viennent se détendre et se rafraîchir auprès du ruisseau.

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