Dans cet article je vais décrire, pour les amoureux de la nature, les multiples visages d'un site hors du commun, que j'adore, l’un des plus fascinants du sud de la France : le lac du Salagou.
Je vais essayer de vous faire découvrir ce lac artificiel, "grand site de France", au cœur de l'Hérault. Il se situe à 40 km, au nord ouest de Montpellier, à proximité de Clermont l’Hérault, dans le bassin du Lodévois. Il est à deux kilomètres, à vol d'oiseau, du site de Mourèze, chaos dolomitique, surprenant à voir !
C'est dans cet endroit magnifique, et magique, dont nous sommes tombés amoureux, depuis de nombreuses années, que nous revenons presque tous les ans, au printemps, sans jamais nous lasser !
A n'importe quelle saison de l'année, ou moment de la journée, nous avons la surprise d'une nouvelle métamorphose. Quel changement, par rapport au cirque de Mourèze. Finis les énormes rochers gris aux formes fantastiques !
Ici au Salagou, nous trouvons un sol rouge surprenant, rouge depuis la route où nous circulons, jusqu'aux sommets environnants le lac. Les roches rouges, que l’on appelle des « ruffes », confèrent à ce lieu un aspect lunaire, d'une rare beauté !
Depuis plus de 40 ans, grâce à la main de l'homme, le lac du Salagou mêle le bleu profond de ses eaux aux plis écarlates des « ruffes », une roche vieille de 250 millions d'années. Cela a donné naissance à des paysages particulièrement étonnants !
Cette photo, toutes proportions gardées, nous montre bien le travail du vent, formant des dunes semblables à celles du désert saharien.
C'est un lieu magique, issu d'évènements géologiques, modelé par le travail des agriculteurs pendant des siècles.
Le site du Salagou comme celui du cirque de Mourèze nous offre un spectacle lunaire, avec des paysages arides. Ils contrastent avec l'étendue d'eau du lac et une végétation méditerranéenne remarquable !
Le lac est devenu, au fil du temps, un paradis pour les baigneurs, randonneurs, les pêcheurs, les aventuriers du VTT et les fans de sports à voile. Les plages en font un lieu de détente particulièrement agréable.
Dans les années 1950, dans le but de créer une réserve d'eau qui favoriserait une diversité des cultures, notamment la production fruitière, un projet de barrage fut lancé.
En effet la crise viticole amène les pouvoirs publics à envisager une reconversion du vignoble, en surproduction, en verger, ce qui nécessite la création d'un réservoir d'eau pour l'irrigation. Le barrage aurait pour but, aussi, de régulariser les crues de l'Hérault.
Les travaux commencèrent en 1964 et durèrent jusqu'en 1969. En mars 1969, la cuvette de l'Escandorgue s'est pratiquement remplie en un seul gros orage. En quelques mois, d'autres précipitations ont fini de remplir complètement le barrage. L'emplacement du lac a été décidé en raison de l'imperméabilité du sous-sol, propice à maintenir le niveau d'eau.
La singularité du site est la couleur rouge de la terre. Elle est due à la présence d'une roche volcanique, appelée la « Ruffe », formée par un mélange de sédiments argileux et d'oxydes de fer.
Pour profiter de ces magnifiques paysages, nous décidons, de faire une petite balade en VTT, au milieu des cheminées volcaniques et des arbustes, ou encore sur les rives dissimulées qui dévoilent le secret de jolies plages.
Nous empruntons une piste, dans ce petit colorado.
Elle nous offre une vue extraordinaire sur le lac bleu scintillant, ceinturé par des collines vertes et rouges. Nous nous laissons aller dans nos rêveries, et dans la magie des nombreux points de vue qui jalonnent cette piste panoramique.
Plus loin, sur des débris d'érosions plus anciens, une végétation bien implantée et très variée.
A chaque fois que nous venons dans ce petit paradis, nous ne manquons jamais de prendre la petite route qui fait le tour du lac, soit 45 km. Nous y découvrons des paysages fantastiques, on se croirait presque en Arizona.
Ici ou là, nous trouvons des coulées et cheminées basaltiques, témoins d'activités volcaniques anciennes, mais intenses. On ne résistera pas à faire une petite escalade sur la cheminée basaltique.
Une cheminée volcanique (ou cylindre de basalte), émerge d'un monticule rouge.
Il est difficile sur les photos de voir la taille de cet endroit, bien plus étendu qu'il n'y paraît. Mais on devine bien le processus d'érosion. L'eau du lac est aussi rouge, de tous les limons et alluvions transportés.
C’est ici qu’en cette chaude journée de mai que certains courageux se sont jetés à l’eau. Le lac est très prisé pour la baignade, la voile... (les bateaux à moteurs y sont interdits).
Il parait, aussi, que le lac est un bon spot pour les funboarders, quand la Tramontane se met à souffler.
Nous poursuivons notre chemin, en faisant attention à ne pas tomber dans un champ de cactus, qui borde le lac.
Fleurs de cactus en plein floraison, au mois de mai.
Nous arrivons, ensuite, au village en ruine de Celles, dont je vous parlerai dans le prochain article.
Gilbert