Sur la route, nous menant à Eyguière, dans le Parc des Alpilles, un petit arrêt s’impose pour aller voir de plus près les vestiges du château médiéval de la Reine Jeanne, et son église. Une petite balade, à l'intérieur de ses ruines, permet de nous retrouver 1000 ans en arrière.
Après les Baux de Provence, le site du château de la Reine Jeanne (ou Castellas de Roquemartine), du XIIe siècle, au nord d'Eyguières, est sans doute un des plus curieux site castral de la région. A ne pas le confondre avec le château de Roquemartine, du XVIIème siècle, plus loin au nord-ouest d'Eyguières.
Les restes du château son perchée sur une éminence rocheuse (214 m), ayant appartenu à la célèbre reine Jeanne, qui régna sur la Provence au Moyen-Age. Jeanne 1ère de Naples, est née vers 1328 à Naples. Elle devient reine de Naples et comtesse de Provence. Elle est morte le 22 mai 1382, assassinée par son cousin.
Ces vestiges grandioses sont d’un intérêt et d’une qualité exceptionnels, bien que peu connus du public. Ils ne sont pas sans rappeler celles des Baux de Provence, la foule de touristes en moins. L’ensemble appartient à un propriétaire privé et est classé Monument Historique, depuis 1926.
Idéalement placé, le château de la Reine Jeanne, jouissait d’une position stratégique de premier ordre, il permettait de contrôler les voies de circulation.
Tout d’abord un fortin au XIeme siècle, qui fut détruit entièrement en 1222 par Raymond Bérenger V, qui ensuite donna le site à Alberta de Tarascon, un de ses lieutenant. Ce dernier le reconstruisit et en fit un droit de péage, lui assurant de substantiels revenus.
On y découvre encore les restes d'une impressionnante tour carrée, à la construction soignée. Puis tout en haut, une grande salle d'apparat, voûtée, qui démontre que ce château n'était pas seulement un lieu de garnison occupé par des soudards.
En contrebas du château se trouve les vestiges de l’ancienne église du Castellas de Roquemartine : l’église St Sauveur, (classée monument historique).
Datée du Xème siècle, elle a subi l'outrage des siècles. On y discerne aussi des inscriptions qui conservent tout leur mystère. Sur la façade nord, gravées dans la pierre, on distingue des figures ésotériques. Son mauvais état ne l'empêche pas cependant de conserver, au milieu des broussailles, quelques belles voûtes portant encore les traces d'un revêtement ocre.
Il a été découvert récemment une superbe fresque représentant la crucifixion.
En 1628 pendant les guerres de religion, l'église fut détruite, en ruine elle fut de nouveau restaurée. Abandonnée, elle se dégrada et fut de nouveau restaurée en 1828 par le Marquis de Roquemartine. Elle fut pillée en 1857 par une bande de brigands. Pendant la guerre 14/18, elle fut encore endommagée, et servie de cantonnement. Sa voûte principale s’effondra en 1956. Aucune restauration n'a été entreprise depuis.
Un peu plus loin on peut voir un magnifique pigeonnier. Les pigeons venaient nicher dans les petits cases ......
Le retour peut se faire par le sommet de la colline. La vue sur l'église et le château est saisissante par sa beauté sauvage. Ce château, en ruine, offre de beaux panoramas sur les Alpilles, la vallée de la Durance, le Luberon et la Plaine de la Crau, toute proche.
Cette belle balade, en résumé, nous aura fait cheminer entre oliveraies et garrigue provençale. Pour cette découverte, il faut éviter bien entendu les pleines chaleurs (pas d'ombre) et les jours de fort mistral.
Les Alpilles sont un coin de Provence, typique, qui propose aux visiteurs, cherchant la tranquillité, de beaux sites, comme celui-ci. C’est un régal de pouvoir lui consacrer une journée, le temps d’un déjeuner ou d’une promenade.
Gilbert