Petite visite incontournable aux Salins-de-Giraud, qui se situe au sud-est du delta de la Camargue. A une quinzaine de kilomètres à l'est des Saintes-Maries de la Mer, Salin-de-Giraud est une petite ville qui, comme son nom le laisse entendre, s'est spécialisée dans la production de sel. Elle possède dans ses environs immédiats les plus vastes salins d'Europe, et plusieurs centaines de milliers de tonnes de sel sont récoltées chaque année.
Les salins peuvent justifier une balade dans les environs, mais le village en lui-même n'a rien d'extraordinaire, si ce n'est son architecture détonante dans la région, composée de maisons de briques, typique des villes ouvrières, comme dans le nord de la France.
Le spectacle de ces ''montagnes'' de sel blanches, ne peut que surprendre : appelées camelles, elles peuvent atteindre près de dix mètres de haut.
Un belvédère est même aménagé pour que le regard puisse embrasser la totalité des installations de production (à deux kilomètres de Salin-de-Giaud, route de la plage Piemanson).
Pour ceux qui s'intéresseraient plus avant aux salins, un musée leur est consacré : explications sur le fonctionnement, récolte, histoire... ainsi qu'un petit train pour se balader dans les salins.
L’exploitation du sel y est ancienne. Mais c’est à la fin du XIXe siècle que le bourg connut un développement particulier avec l’implantation de deux entreprises d’exploitation du sel : Péchiney et Solvay.
Cette activité a suscité, par ailleurs, une forte migration de main d’œuvre.
Attirés par les propositions faites par les deux Sociétés, de nombreux immigrés : notamment des Grecs, (d'où la présence d'une église orthodoxe,)...
Eglise orthodoxe aux Salins de Giraud.
...des Arméniens, des Italiens, ne tarderont pas à être embaucher, puis des Espagnols et des Maghrébins suivront, aprés la deuxième guerre mondiale , (sans oublier les "coloniaux indochinois", travailleurs "forcés", les plus miséreux de tous...), constituant une population cosmopolite, travaillant sur les salins,
Les développements de la chimie et du déneigement en 1970, entraîneront une croissance de production de l’exploitation, de 30 000 tonnes à l'origine, à une capacité moyenne annuelle de 800 000 tonnes, récoltée sur une étendue de 11 000 hectares.
Une performance obtenue grâce à une forte mécanisation, une gestion informatisée des mouvements d’eaux, l'automatisation des stations de pompage et le nivellement au laser des tables salantes.
Cette modernisation entraînera, malheureusement, une diminuation des emplois. Le temps est donc fini où l'or blanc servait de facteur de développement.
La vaste zone des salins présente un grand intérêt écologique et paysager.
Colonie de cygnes aux abords des Salins de Giraud.
Colonie de cygnes aux abords des Salins de Giraud.
Le développement d’un petit nombre d’espèces invertébrées, offre aux oiseaux une nourriture abondante, qui permet une nidification unique en Europe, notamment de flamants roses.
Avec la grande plage sauvage de Piémanson, et le golfe de Beauduc, Salin-de-Giraud est une façade maritime fort prisée en saison estivale avec plus de 15000 vacanciers, faisant penser que le tourisme sera peut-être le futur moteur du développement.
Suite : visite de la Camargue en petit train : (Domaine Paul Ricard)
On est ici bien loin des palétuviers et de la gestion des salines dans la presqu'île de Guérande qui reste encore artisanale...
Belle journée (pluvieuse par chez moi et même neigeuse en altitude)