Cet article va vous emmener, pour commencer, sur les sentiers balisés, en pleine nature, au pied des impressionnantes falaises d'escalade, de l'Aiguebrun, qui ont abrité des habitants dès la préhistoire, pour finir au fort du Buoux, citadelle du vertige.
Aujourd’hui ces falaises mythiques sont le domaine privilégié des escaladeurs du monde entier. Le site nous a séduits en raison de son cadre naturel exceptionnel, à l'harmonie de ses formes, de ses couleurs et de sa lumière.
Lors de cette randonnée nous profitons des magnifiques paysages du Luberon, avec la rivière de l’ Aiguebrun qui le traverse. Une multitude de sentiers balisés nous offre une nature entièrement préservée, où alternent les zones boisées et les cultures traditionnelles de Provence.
Au détour de notre promenade, dans le vallon de l'Aiguebrun, nous observons des grimpeurs, qui côtoient le vide, sur ces falaises mythiques, de 120 m de haut, avec des voies extrêmement difficiles.
Ces falaises offrent des voies, parmi les plus belles du Sud-Est de la France, et attire des grimpeurs de tous horizons !
Randonneurs, cyclistes et grimpeurs se croisent dans ce recoin superbe, ou bien dans l'Auberge des Seguins, adossée à la falaise, une ancienne bergerie, du 17ème siècle, restaurée avec beaucoup de goût.
L'auberge des Seguins, adossée à la falaise.
Nous ferons un petit arrêt, dans ce cadre idyllique et sauvage, pour nous désaltérer.
L'auberge, au milieu d'une prairie, où coule l'Aiguebrun, se situe dans un environnement grandiose !
Dans cette vallée encaissée, un petit hameau, restauré avec amour, s'est transformé en un havre de paix.
L'auberge, beau mas en pierre, possède une belle terrasse à l'ombre d'un grand noyer, et une belle piscine.
L'histoire de l'escalade, en France, est étroitement liée à celles des falaises de Buoux. Ce site majeur de l'escalade a connu un grand essor, à la fin des années 80, où les grimpeurs explorent les fissures, tracées dans la paroi.
La verticalité de ces falaises de calcaire, et le développement de nouvelles techniques, ont permis aux grimpeurs de s'attaquer aux magnifiques dalles et aux immenses murs.
Les surplombs, naturellement criblés de trous de toutes tailles, les nombreuses voies dans les falaises de molasse, font de Buoux un site de haut niveau international.
Cet endroit est fréquentable toute l'année, avec un topoguide, mais mieux vaut s’abstenir en cas de mistral, ou de fortes chaleur l'été.
Devenu aujourd'hui un site d'escalade au-delà des modes, Buoux a su conserver son aura et réguler une fréquentation qui fut quelquefois débordante !
Des falaises que l’on pouvait grimper jadis, sont interdites, comme le bivouac, pour des raisons environnementales, (protection des rapaces en particulier).
Ce lieu, situé au pied du Fort de Buoux, est un véritable paradis pour les amoureux de la nature et de la tranquillité, dans un cadre exceptionnel !
Au loin, vue sur le Fort de Buoux.
Fort de Buoux : la citadelle du vertige, un vaisseau de pierres, perdu au milieu d'un océan de verdure. Au coeur du Luberon, nous découvrons l'un des sites les plus impressionnants de Provence. Le fort a été bâti sur une écaille rocheuse de 600 m de long, entourée presqu’entièrement de falaises, qui en rendaient l’accès problématique.
Histoire du fort : au creux du Vallon de l Aiguebrun, s'inscrit dans la pierre, la génèse de Buoux. C est là, bien avant le village actuel, que s'accumulent et se superposent des siècles de vie : La Baume des Peyrards, où il y a quelques soixante mille ans vivait l'homme du Moustérien (Paléolithique moyen). Le fort est un ensemble fortifié et perché, unique en Provence. Il est très tôt choisi par l’homme comme refuge, place forte et point de défense militaire. Cette vallée était occupée pour ses nombreux abris sous roche qu'elle recelait.
Les trouvailles effectuées au sol permettent de classer le lieu comme un oppidum de la fin du Néolithique. Grâce à ses falaises, le fort a été habité et fortifié très tôt. De la protohistoire au 17e siècle, des celto-ligures, aux Vaudois pourchassés, l'homme a vécu là.
Bien protégé par la configuration du site, et par un système militaire composé de multiples constructions défensives, on peut penser qu’il était inviolable. Et pourtant. Plusieurs assauts sont donnés au fort par les protestants qui prennent le fort en 1573. Les catholiques réussissent à reprendre la place en 1574 mais les réformés parviennent à pénétrer dans la place. Le seigneur de Buoux se replie dans les derniers retranchements de la citadelle : il est précipité du haut du donjon.
En 1578, les catholiques, grâce à un stratagème, reprennent le fort. Les troupes sont maintenues sur place pendant plusieurs années encore, mais coûtent cher à la communauté d’Apt. Après 1649, le silence s’établit autour du fort. Sa démolition est achevée avant la fin du XVIIe s., mais l’histoire de Buoux est encore liée à celle de son château qui a appartenu à la famille Pontevès-Buoux jusqu’en 1753, date où le marquis de Gallifet l’acquiert ; Alexandre de Gallifet est plus connu du côté d’Aix où il était propriétaire du château du Tholonet.
De l'abri sous roche, on aperçoit la tour du fort, tout en haut.
Nous partons à l'assaut de cette forteresse, du XIIe siècle, bâtie sur un éperon rocheux, à l’intérieur d’une vallée ceinturée de falaises. La petite promenade nous menant au fort, est très agréable, compter 1 km en pente. La montée passe sous des falaises, de gros blocs de rochers et un abri sous roche, d’autant plus impressionnant que l’amas de gros blocs rocheux à gauche de la piste laisse penser qu’ils proviennent du toit écroulé ; il a été découvert lors de la construction de la piste d’accès au fort.
Abri sous roche et accès menant au fort.
Nous nous arrêtons devant dans la maison du gardien des lieux ; la visite est payante (5 €), et sert au financement des chantiers de sauvegarde .
Visiter le Fort de Buoux, c'est faire un vrai saut dans le temps ! Ce voyage nous mène dans la vie Moyenâgeuse, dans un ancien village perché, médiéval, avec ses constructions, son église, ses habitations... Il constituait, autrefois, un obstacle pratiquement infranchissable à toute tentative d’invasion.
Maison du gardien, du fort de Buoux.
Le fort a toujours constitué une défense essentielle pour la région. A l'époque des Guerres de religion, il était occupé par les garnisons. Devenu refuge des Huguenots par la suite, l’ensemble fut démantelé sur ordre de Louis XIV, vers 1660.
Le chemin d'accès au plateau utilise utilise une corniche naturelle entaillée par endroits pour faciliter le cheminement pédestre et muletier. Nous découvrons, sur 3 ha, un ensemble savant et complexe de l'architecture du moyen âge. Les ruines sont intéressantes à voir, dont une étonnante plateforme de 16 silos, rupestres, de dimensions différentes, taillés en forme de marmite dans le rocher.
On peut aussi voir trois enceintes défensives, une forteresse médiévale, le reste de l'ancien village, enfoui, de Saint Germain (village primitif), et de ses des habitats rupestres, un donjon, une chapelle romane, des tombes paléo-chrétiennes, ainsi qu'un escalier dérobé, taillé dans le roc. Une ancienne citerne, autrefois couverte, récupérait les eaux de ruissellement du plateau. Tous ces éléments nous montrent que la vie communautaire, autrefois, devait être dure.
La porte d’origine de l’église du fort, à l’ouest a été bouchée ; on y entre maintenant du côté de la citerne qui jouxte l’église, dont l’abside semi-circulaire est typique de l’époque romane. Un peu plus loin nous rencontrons un groupe d’habitations dont la maison commune,avec une porte en plein cintre. Certaines habitations sont semi-rupestres, d’autres ont leur propre silo.
Sur le piton rocheux, le fort nous offre, également, l’un des plus beaux panoramas de la région, du vaste plateau des Claparèdes, en passant par les plaines du Comtat et de la vallée du Rhône, jusqu’aux montagnes de Lure et du Ventoux. Surtout être prudent en s’approchant des bords du plateau, vu la dangerosité du lieu, qui s’ouvre sur le grand vide.
Vue du haut du fort, sur le mont Ventoux.
Nous sommes en admiration devant cette forteresse médiévale. On peut y voir trois fossés, et trois remparts qui vont se succéder sur le plateau. Le premier rempart s’appuie lui sur le rocher, on y accède par une poterne en plein cintre. Le second fossé est flanqué d'une tour carrée à 3 étages, pour les tirs.
Entre le deuxième et le troisième rempart, il y avait plusieurs constructions, dont une prison aux murs épais. Le troisième rempart barre toute la largeur de l’éperon sur 16m de long ; avec un fossé taillé dans le roc, large de 5m. Le donjon est bordé de deux fossés ; la muraille à l’est est à l’aplomb de la falaise, sur un a-pic de 70 m.
Le plateau se termine au-dessus d’un vide vertigineux. Pour ceux qui ont le vertige, mieux vaut ne pas redescendre par l'impressionnant escalier dérobé, creusé dans le roc, le passage le plus surprenant du fort. Il est déconseillé aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux enfants en bas âge, et les jours de pluie. Cet escalier secret permettait, à l'époque, de quitter le fort discrètement, sans être vue. J'avoue que ce jour-là, j'ai eu une grosse frayeur, en descendant, (pas de corde, ni balustrade pour se tenir).
Cette nature préservée, est une véritable invitation au voyage historique, paysager, aux découvertes rares et multiples, comme ce fort vertigineux, au cœur même du Luberon. Compter en tout : 2.8 km, 126 m dénivelée, 2h avec visite libre : 5€ - Pour en savoir plus sur le Luberon, je vous invite à suivre ce lien :
Laissez-vous tenter par le Luberon. Des villes et villages perchés à la vue incroyable, dont Gordes, l'un des plus beaux villages de France, des sentiers d'itinérance de toute beauté, un patrimoine historique remarquable et une gastronomie reconnue ...
http://www.luberoncoeurdeprovence.com
La randonnée et la photo, sont devenues, pour moi, loisirs, plaisirs, et passions, que je suis contente de partager avec vous. Je m’efforce au cours de mes balades de vous emmener dans des lieux connus, d’autres un peu moins ou même parfois insolites. N'hésitez pas à me mettre un petit commentaire. A bientôt pour de nouvelles aventures !
Il fut un temps - mais c'était il y a TRÈS longtemps - j'aurais aimé venir grimper à Buoux. Ce temps a passé il me reste à admirer les falaises de tes photos.
Belle journée